Conclusion du Chapitre I

765 Au cœur même de l’action collective se nichent des droits individuels propres aux salariés, liberté syndicale et droit de grève, qui sont des illustrations désormais classiques de reconnaissance de la volonté individuelle comme capacité d’auto-détermination au regard des solidarités collectives. Le rôle de la volonté individuelle, en particulier dans le cadre de l’exercice du droit de grève, révèle de réelles opportunités dont il faut souligner ici l’importance et les enjeux au plan collectif. Les volontés individuelles des salariés constituent le creuset de la concertation collective en vue de la grève et partant, traduisent le degré de mobilisation des travailleurs dans l’action collective. Même si la grève n’implique pas nécessairement une intervention des syndicats1964, elle n’en représente pas moins leur arme privilégiée, établissant aussi le niveau de leur influence. La reconnaissance des acteurs syndicaux dépend donc étroitement des engagements individuels de chaque salarié, qu’expriment de façon différente et complémentaire, la liberté d’adhérer au syndicat de son choix et la volonté de faire grève.

D’autres prérogatives, plus ou moins récentes, et d’inégale importance, existent et tendent à donner à chaque salarié la possibilité de s’exprimer, de donner une opinion, un avis, en tant que membre du groupe ou de la collectivité. Il s’agit alors, pour chaque salarié, de participer au devenir de la collectivité des travailleurs dont il dépend.

Notes
1964.

Sauf dans les services publics.