768 Quand on sonde la notion de participation des salariés1971 , il se dégage en substance l’idée d’un lien unissant les membres d’une même communauté, la collectivité du personnel. Ce lien social repose sur un acte volontaire de reconnaissance mutuelle et de partage de vues entre les membres du groupe.
C’est ainsi que, depuis longtemps déjà1972, le droit de vote aux élections professionnelles permettant aux salariés d’élire leurs représentants, apparaît comme une forme de participation à la structuration d’une collectivité du personnel (§1). Plus récent, le droit d’expression directe etcollective des salariés, accordé par le législateur dans les années 1980, peut offrir uneautreillustration de la participation du salarié en tant que membre du groupe ou de la collectivité du personnel, en l’impliquant plus étroitement dans une démarche contributive à des objectifs communs de travail (§2). Dans les deux cas,il s’agit pour chaque salarié d’exprimer, de manifester une opinion, un avis. Le rôle de la volonté individuelle du salarié ne semble toutefois pas être d’égale importance dans chacun de ces processus spécifiques.
Chère au Général de Gaulle, qui voyait, dans la participation des salariés, en 1968, « l’avenir des rapports de travai »l. Pourtant, son projet de participation a fini par se réduire à la seule vocation d’association aux bénéfices.
L’épreuve de la guerre 39-45 et la parenthèse du régime de Vichy ont suscité une dynamique propice au développement d’une démocratie économique et sociale dans les années 1945-46 ( création des délégués du personnel et du Comité d’entreprise) et à partir de 1947 ( mise en place des comités d’hygiène et de sécurité). Pour les délégués syndicaux, il a fallu attendre les effets de mai 1968.