1-2-2/ Rôle de la mémoire dans le traitement de l’information

Le terme de mémoire réfère à un système complexe où plusieurs mécanismes interviennent. Ces mécanismes couvrent des durées de stockage variables allant d’une seconde à une durée illimitée telle que la durée d’une vie complète, excédant ainsi la capacité des ordinateurs les plus puissants.

Ainsi, pour étudier les processus mentaux (processus internes et non perceptibles), les psychologues cognitivistes au cours des années 60 ont adopté et adapté la théorie du traitement de l’information. La référence à cette théorie suppose un « flux » c’est-à-dire un transfert des informations stockées d’un registre à un autre. Selon cette théorie, l’information en provenance de l’environnement est appréhendée par différentes structures cognitives qui vont la traiter de manière à ce qu’elle soit intégrée dans le système cognitif. Les chercheurs des années 50 et 60 considéraient l’homme comme un système naturel de traitement des informations. Aussi pour identifier les composantes du système cognitif humain et tenter de comprendre comment ce dernier traite les informations qui lui parviennent, les chercheurs se sont fortement inspirés de la structure des ordinateurs et ont proposé la métaphore du « cerveau ordinateur ». En s’appuyant sur cette métaphore, ils ont identifié différents supports de transmission des stimuli environnementaux ; selon qu’il s’agisse de stimulation visuelle, auditive, tactile, olfactive ou encore gustative. La saisie des informations ne peut se faire seulement par l’intermédiaire des récepteurs sensoriels qui sont considérés comme les mécanismes d’entrée du système de traitement de l’information. Par la suite, pour que l’information sensorielle donnée puisse être traitée, il est impératif qu’elle soit conservée un court instant dans le « registre d’information sensoriel » (RIS) qui est un registre à court terme. Selon la métaphore de l’ordinateur, la fonction du processeur de l’ordinateur correspondrait à celle de la mémoire à court terme (MCT) ou mémoire de travail (selon les théories) pour l’homme. La base de données correspond au contenu de la mémoire à long terme (MLT). Ne pas oublier que le système de traitement dispose d’un système de sortie qui correspond à la manifestation des activités mentales et qui conduit à l’exécution d’une action.

Ces différents systèmes ainsi que leur rôle feront l’objet des paragraphes suivants. Avant de rentrer dans le détail de chacun de ces systèmes, il nous parait primordial de présenter le modèle fondateur. En effet, le modèle « modal » suggéré par Atkinson et Shiffrin (1968) correspond au modèle théorique le plus élaboré, le plus influent et le plus complet. Il constitue une référence dès lors que l’on invoque une pluralité de système de mémoire.