1-2-4-2/ Modèle de la Cognition Conation

Le modèle de la Cognition Conation explique le traitement de l’information sur un axe temporel allant des processus attentionnels à la prise de décision (figure 7).

Figure 7:Modèle général de la Cognition Conation, aspects et complexité
Figure 7:Modèle général de la Cognition Conation, aspects et complexité

Source : Schéma tiré de Martin (2005)

Selon ce modèle, l’interaction entre environnement et individu est envisagée suivant trois étapes qui suivent :

  1. Le sous-système d’information (premier décodage de l’environnement)  Selon ce modèle, l’individu serait non seulement confronté à un ensemble de stimulations externes (sensorielles, cognitives, historiques, éducatives…) provenant de l’environnement mais il subirait également des stimulations internes (biologiques, organiques, hormonales…). Ainsi, face à une situation donnée, les stimuli sont reçus, intégrés, décodés, compris et interprétés grâce à un vaste réseau de structures corticales et sous-corticales. Notons toutefois que seule, une partie des indices sensoriels sera prélevée dans le continuum des perceptions et pourra être réutilisée lors de la prise de décision. La mémoire jouerait ici un rôle important quant à la transmission, à la stabilisation et au maintien des stimulations perçues. L’appropriation de ces stimulations s’effectuerait selon quatre éléments : 1) l’imitation, 2) la représentation, 3) les désirs et 4) l’identification. Ces processus d’appropriation correspondent ainsi à une saisie spécifique d’objets inter-agissants. Lors de la phase de décision, qui engage l’attention, leurs interactions traduisent des connexions subtiles entre les perceptions, les représentations, les désirs et l’identification.
  2. Le sous-système de décision (second décodage de l’environnement) Pour aboutir à une prise de décision, les processus attentionnels tels que le désengagement, la réorientation ou encore l’attention soutenue sont en « alerte ». La caractéristique essentielle du sous-système de décision réside dans une procédure de maturation, de classement et de hiérarchisation des stimulations. Autrement dit la procédure sera faite en fonction des objectifs de départ. Cela sous entend que l’individu n’est plus forcément confronté à l’environnement réel mais ce sont ses intentions et ses actions qui vont engager l’attention active de haut niveau, c’est-à-dire qu’il va prendre des décisions.
  3. Le sous-système d’action sur les objets de l’environnement A cet instant, les comportements et les actions choisies par l’individu sont le résultat de la combinaison des deux sous-systèmes. Ainsi, si l’on prend l’exemple de l’activité de conduite, cette étape se traduira par la nécessité d’un engagement soutenu et sélectif de l’attention qui va s’exprimer dans la maîtrise du véhicule. L’attention se traduit ici dans l’émergence des prises de décision. Le conducteur devra modifier ou prendre des décisions afin qu’elles soient en adéquation avec l’évolution de la situation et cohérentes pour les autres usagers.

Ce modèle est intéressant car il met en avant le lien entre les processus cognitif et leurs interactions pour aboutir à une prise de décision. Il reste toutefois global et général et ne prend pas en compte le degré de familiarité avec une tâche, qui est une dimension importante pour expliquer les différences entre novices et expérimentés face à une tâche donnée.

La chaîne du traitement de l’information est ainsi un système complexe mettant en jeux différents processus cognitifs permettant d’aboutir au résultat final qui est l’exécution d’une action adéquate. Nous pouvons maintenant mieux comprendre la mise en jeu de ces processus lors d’activités spécifiques telle que l’activité de conduite et les difficultés de traitement de l’information engendrées par des situations d’attention partagée. Ces situations, souvent causées par des distractions cognitives, feront l’objet du paragraphe suivant.