Occurrence d’erreurs dans un environnement familier

Dans un environnement familier, l’erreur révèle les limites des capacités d’adaptation de l’homme. Lors de ces environnements, la confiance excessive d’un sujet envers ses capacités de gestion et d’anticipation peut être une source d’erreurs (Van Elslande & Malaterre, 1996) et entrainer une inadaptation à la situation. Cela témoigne de la dépendance du sujet aux situations passées et à l’anticipation qui en découle. En effet, les hypothèses priment et les indices environnants capables de réactualiser et d’adapter les comportements à la nouvelle situation sont négligés (Keyser (De), 1989). Selon Mazeau (1993), le fait que l’homme soit un « agent de fiabilité faillible » permet de montrer que les processus qui, dans certains cas, permettent l’adaptation ou encore l’apprentissage sont, dans d’autres situations, mis en échec. Les erreurs constituent ici les « effets secondaires » d’un mode de fonctionnement souvent efficace, rapide et adapté à la complexité et au dynamisme de l’environnement (Keyser (De) & Nyssen, 1993). Ce qui est habituellement source de réussite sera inapproprié dans d’autres situations (Valot, et al., 1989). Un environnement familier suppose également des activités routinières pour l’individu synonyme de réalisation « automatique » et théoriquement sans erreur. Les comportements adoptés sont mis en place selon les automatismes existants et les changements dans l’environnement ne sont pas pris en compte. C’est la rigidité de certains automatismes qui est génératrice d’erreurs et qui conduit inévitablement à des ratés (Reason, 1993). Il est toutefois important de noter que, là encore, l’erreur est bénéfique car elle prévient la constitution d’automatismes trop rigides. Elle permet de mettre à jour les procédures précédemment automatisées et favorise la recherche de solutions lorsque les procédures ne sont plus adaptées.

Nous venons d’expliquer ce que représente l’erreur, comment elle est décelée et quelle est sa probabilité d’occurrence (environnement familier ou non familier). Le modèle Skills-Rules-Knowledge, qui suit, a tenté d’expliquer la production d’une erreur en fonction des caractéristiques de l’individu.