2. Valeurs bourgeoises et vie sociale

Bien que l’image du bourgeois rencontrée dans l’œuvre de Chardonne soit le contraire de celle qui est présentée par ses contemporains, il ne peut pas éviter de révéler que les valeurs de la société bourgeoise sont la cause essentielle du malheur de son personnage. Dans Le Bourgeois et l’Amour, Emmanuel Berl cherche à donner une définition du bourgeois. Il le voit comme « un homme qui est pitoyable à cause de sa misère sentimentale. Il a de l’argent et veut de la considération. Mais il est effrayé par l’amour, surtout l’amour-passion, qui risque de compromettre sa situation. Il doit taire ses sentiments, se persuader qu’il ne peut épouser qu’une personne de même rang social. Il est condamné à vivre dans le mensonge, dans l’hypocrisie, ou dans le néant sentimental. »547 Dans l’œuvre romanesque de Chardonne, le couple qui ne goûte pas le bonheur et celui qui ne parvient pas à le faire perdurer dans le mariage, sont, en fait, unis selon l’institution du mariage bourgeois, qui se fonde sur les lois de l’intérêt et du rang social.548 « L’amour s’[y] dessèche ; il fait place à la résignation et à l’habitude. »549 Le choix du conjoint est une affaire sociale, faite par des arrangements familiaux et constitue ce qu’on appelle un mariage de raison550. « On appelle raison l’opinion des parents [et celle de l’entourage qui a une expérience dans la vie], mais sur ce chapitre ils sont plus étourdis et aveugles que les enfants ; [car un homme qui a] l’apparence d’un gendre accompli : jeune homme sérieux, de bonne famille, avec de la fortune [pourrait] être le pire des maris » ;551 c’est le cas lorsque Castagné est choisi comme mari pour Odette, et lorsque Mme Pagès conseille Marie au moment où Frédéric se présente pour demander sa main :

‘« Je t’ai dit mon opinion : si tu veux faire un mariage sérieux, un mariage tranquille, si tu veux épouser un homme qui a des qualités profondes, et qui sera très riche, je te conseille de réfléchir. » p. 17.’

Les parents bourgeois sont rassurés sur le sort de leurs fils, mais très soucieux de l’avenir de leurs filles : « Les garçons ne perdent jamais leur nom et leur patrie. Mais une fille est à la merci d’un homme. »552 L’important est que le fiancé soit un homme estimé par eux et qu’il ait de la fortune553, de l’esprit et de la jeunesse. Ils croient « que [la jeune fille demandée en mariage] s’accommode très bien de ce qu’ [elle] n’a pas choisi ».554 Dans l’union d’Odette avec Castagné, les jeunes gens ne se sont pas choisis eux-mêmes mais le choix a été arrangé par Albert et par la mère d’Odette. Dans l’union, il n’est pas question d’amour. Avant le mariage, Castagné est un homme amoureux de "sa belle Hélène" qui le trompe et le quitte après deux ans. Choqué par cette relation, il se replie sur lui-même. Pour le sortir de sa solitude, son ami Albert le convainc d’épouser Odette. Celle-ci peut être pour lui la meilleure des femmes : une jeune fille attrayante, bien élevée et d’une famille connue. Pour la famille de celle-ci, « Castagné est un gendre enviable ».555 Odette ne doit pas « laisser perdre la seule chance de bonheur ».556

Au début de leur mariage, les époux connaissent le bonheur et la découverte de la saveur d’une nouvelle vie. Mais, avec la trahison de Castagné à l’égard de sa femme, l’union devient un ennui  Le couple reste uni en apparence mais il est intérieurement séparé parce que, dans une telle société, « le devoir d’une épouse à l’égard de ses parents, de son enfant, de l’humanité en général, l’oblige à demeurer avec son mari et à pardonner »557 même sa trahison. Pour Odette l’attachement à une telle valeur rend la vie conjugale fade et sans saveur. La trahison de son mari la choque et l’amène à se diriger vers le mysticisme558. Elle trouble également sa sensibilité : malgré elle, Odette devient faible devant la bonté et la tendresse des paroles d’Albert.

L’attachement de la femme chardonnienne aux principes et aux convenances qu’on lui a inculqués dans le cadre d’une éducation sévère, laprive de se réjouir de la félicité que l’amour procure au cœur humain : dans La Femme de Jean Barnary, on lit entre les lignes de l’histoire principale la naissance de l’amour secret dans le cœur de Marcelle pour Peter Deed. Pauline voit sa cousine très animée en parlant pendant le bal avec ce jeune anglais.559 Elle remarque le changement dans son comportement et son intérêt pour la vie en Angleterre et son goût pour tout ce qui est britannique.560 Le roman suit, brièvement, l’histoire de la naissance de la relation amoureuse entre Marcelle et Deed. Plusieurs scènes décrivent l’harmonie de ces deux personnages secondaires et leur intimité : par exemple celle qui rapporte leur rencontre pendant la promenade dominicale dans le bois, où Marcelle s’attarde pour que Deed la rejoigne. Ils se perdent dans les sentiers, s’enchantent de la grande plénitude qu’ils partagent.

Quand Pauline et Jean s’épousent, Marcelle, comme nous l’avons vu auparavant, n’accepte pas cette union. Elle reproche à Pauline ce comportement et sa désobéissance aux valeurs et aux traditions bourgeoises, qui condamnent la liberté de la femme de vivre seule et de choisir elle-même l’homme avec qui elle veut vivre. Son refus montre combien elle s’est attachée à la discipline de son éducation rigide. Cet attachement fait d’elle une victime dans sa relation avec l’homme qu’elle aime : son père, M. Pommerel, s’oppose à son mariage avec Deed, après avoir obtenu de nouveaux renseignements sur la famille de celui-ci. Marcelle, dont les proches connaissent bien son amour pour le jeune homme, s’incline devant la volonté paternelle et sacrifie tout à son devoir. Elle se dégage en souffrant de l’homme qu’elle aime, respectant l’opinion de son père, ce qui donne lieu à cette scène douloureuse qui relate la dernière rencontre entre les amants :

‘« Deed était assis et parlait vite, penché sur la table. En face de lui, […] Marcelle l’écoutait. Entre eux, la bouillotte jetait une vapeur qui par moments les séparait, et que Deed dissipait d’un geste agacé, les yeux graves et ardents. […]. Deed se tut et Marcelle sembla parler avec une force désespérée, une attitude raidie, marquant ses mots d’un poing fermé, qui frappait le vide. Deed parut suppliant, pressant, puis impérieux, et il eut un rire ironique. Les épaules de Marcelle s’affaissèrent ; elle avait les mains sur les yeux, toute secouée d’une agitation profonde. Son buste ployait, mais de sa tête inclinée elle résistait avec un mouvement obstiné de refus. Un instant, comme Deed s’avançait vers elle, les mains ouvertes, elle releva son visage, noua ses doigts crispés, les tendit vers lui, puis s’effondra sur la table, avec le même mouvement de la tête qui roulait sur son coude replié. […] Marcelle sanglotait doucement, le corps assoupli et réduit par la douleur. »p. 105. ’

Dans son renoncement à l’homme qu’elle aime et dans cet écrasement du cœur, - dans lesquels Pauline voit la faiblesse d’une jeune fille qui n’a pas le courage de son bonheur et la peur d’une vie difficile-, Marcelle pense accomplir son devoir et être en accord avec ses principes.

Après sa séparation d’avec Deed et de longues hésitations, Marcelle se résout à épouser M. Lanata, un fonctionnaire d’une autre race, pour qui elle sera une compagne sûre et une femme traditionnelle sans autre désir que celui de construire une famille et d’avoir des enfants : pour le bourgeois, « le mariage a pour objet exclusif de fonder une famille […]. C’est une association indissoluble qui intéresse surtout la société ».561 Elle accepte ainsi le mariage d’un homme qu’elle n’aime pas en se convainquant que « l’affection peut être venue après le mariage quand il y a un intérêt dans la vie et quand il y a des enfants ».562 Dans la vie à deux, où elle est tout absorbée par son mari, « Marcelle vit à contresens et contrefaite »563 : cette vie qu’elle a choisie pour se mettre en accord avec ses principes ne lui procure qu’un sentiment de deuil qui la tient éloignée des autres, dans sa petite maison isolée dans un faubourg : quand Pauline lui rend visite, elle voit devant elle « une femme maigre sous un chapeau de paille noir…, un fin visage sans couleur…, et une expression de crainte dans ses yeux tristes ».564

Dans une société où l’on exige des femmes une vertu que la morale prédominante n’impose pas aux hommes, le mariage reste une affaire d’intérêt qui repose sur « une dissimulation permanente »565. Dans ses œuvres, Chardonne utilise ce point pour faire dépendre du couple lui-même la perte de son bonheur. Même si les époux, dans Le Chant du Bienheureux, se sont choisis eux-mêmes, l’intérêt est le véritable motif qui pousse Pierre à épouser Rose. Il est inspiré par son égoïsme et son désir de vivre le luxe de la société bourgeoise et de contenter un sûr instinct, « la soif de noblesse illusoire ».566 Comme le mariage ne représente pour lui qu’un moyen d’atteindre ce but, la vie conjugale ne devient jamais intéressante et tout n’est vu qu’en relation avec sa propre personne. Concernant Rose, même si elle a cru qu’elle aimait Pierre, le vrai mobile qui l’a poussée vers lui et à penser à lui comme mari, n’est pas l’amour mais un intérêt inconscient : d’une race plus fine, Rose s’accoutume à la richesse. Après la mort de ses parents, elle se lasse de son existence ; sa vie est vide de saveur. Pendant sept ans, elle a la responsabilité d’élever ses frères et de gouverner le domaine familial. Quand elle rencontre Pierre, elle s’attache à lui poussée par le besoin d’un investissement affectif en s’efforçant de dépasser les différences existant entre eux. Mais au fond d’elle-même, elle sait que épouser Pierre « semblerait scandaleux. »567 Tous les deux fondent le mariage sur le principe de l’intérêt et sur « une mutuelle duperie ».568 Ils rendent ainsi la base de cette union fragile, car tout but désiré cesse de procurer de la joie dès l’instant où il est atteint. Dans leur vie conjugale, l’un et l’autre ne se confondent pas facilement. Dans sa jeunesse, Pierre a satisfait ses appétits physiques pendant ses voyages et sa vie vagabonde. Ses goûts sont totalement différents de ceux de la femme qu’il a épousée et il déclare, dès le début de leur mariage, qu’il ne l’aime pas. Il n’arrive jamais à pénétrer vraiment dans son intimité. Tout au long de l’histoire, il se plaint du caractère autoritaire et vaniteux de sa femme, qui est, en fait, le résultat d’ « un sursaut de l’orgueil »569 : Rose veut ignorer qu’elle s’est engagée dans cette union par un amour non-réciproque.

Dans ses œuvres, Chardonne insiste sur l’impossibilité de l’harmonie entre deux êtres de deux races différentes, comme c’est le cas dans l’union de Rose avec Pierre. Il aborde ce même concept dans Les Destinées sentimentales, à partir de l’union de Jean avec Nathalie. Celle-ci, fille de Capet, le caissier chez Barnary, éprouve du mépris à l’égard de sa famille. Pour elle, il n’existe rien de plus imposant dans le monde que les Barnery. Elle rêve toujours de l’amour qui lui apporterait la richesse et le bonheur. Elle sait qu’elle pourrait rencontrer chez Barnary l’homme de ses rêves avec qui elle connaîtra le luxe bourgeois, qui la transformera en une Barnery. Lorsque Jean la voit, il subit son attrait irrésistible qui l’attire dans l’erreur. Son entourage est choqué par son comportement à l’égard de la jeune fille. Jean prend conscience de son péché après l’avoir compromise et, poussé par une obligation morale, il déclare son intention de l’épouser. Pour elle, cette décision est le bonheur qu’elle attend. Elle est fascinée par le prestige du nom de Barnary et la fortune de cette famille. Mais en épousant Jean, la vie de celle qui rêvait d’une vie luxueuse devient un amer étonnement : la modeste existence de pasteur, dans une petite ville, l’irrite parce qu’elle lui rappelle la pauvreté qu’elle a autrefois connue et qu’elle détestait. Elle reproche à Jean son hypocrisie, son indifférence et son état de pasteur qui la prive de la fortune et du genre de vie dont elle rêvait. Jean ignore les pensées et les peines de sa femme. Il est pour elle comme un être étranger, à qui elle ne peut pas parler et avec laquelle il ne peut pas partager ses sentiments. La vie ensemble devient un enfer pour ces époux de nature différente et qui ne poursuivent pas les mêmes buts. Seul le divorce est une solution pour mettre un terme à leurs souffrances.

Dans une société tout entière organisée sur le principe bourgeois, l’homme consacre tout son temps et toute son énergie à son travail. Tout le reste n’a pour lui aucune importance570. Si le travail, nous l’avons vu dans le chapitre précédent, a constitué, pour le personnage masculin chardonnien, l’une des composantes de son bonheur, dans ce chapitre, il est pour la femme le plus grand ennemi de l’amour et du bonheur conjugal. Il vient s’emparer des maris chardonniens, déformer l’amour que la femme goûte au début de la vie à deux et durcir le cœur. Dans la préoccupation que le mari donne à ses affaires,  la femme « sent un sentiment de joie s’éteindre. »571Une existence délicieuse s’absorbe et se perd. Son amour veut un climat privé. Il ne vit pas n’importe où, au milieu des affaires et de l’occupation sociale. Si Bernard ou Octave sont fous de sacrifier entièrement leur carrière et leur fortune pour l’amour de leur femme -la construction d’une maison au goût d’Éva où Bernard met tout ce qu’il possède ; l’abandon de son poste que Roussi lui offre pour vivre en Suisse où sa femme peut être heureuse ; la ruine d’Octave, due au fait qu’il se ruine pour se vouer à Armande jour et nuit-572, les autres époux chardonniens -Jean Barnary, Albert et Frédéric- sont aussi fous de sacrifier leur amour et leur bonheur conjugal à leur carrière et à toutes les obligations familiales et sociales. « Ils quittent les devoirs de la famille pour les obligations du succès »573 ou peut être « ils s’astreignent à un travail incessant pour se garantir contre ce qu’on dit que le mariage dispose à la nonchalance. »574 : Pauline resterait parfaitement heureuse, tout au long de sa vie, dans leur chalet à la campagne loin de tous,  si Jean renonçait à son retour pour Limoges ; Berthe dépasserait l’incompréhension avec Albert si celui-ci pouvait lui donner un peu du temps qu’il consacre à ses affaires ; de même le bonheur de Marie pourrait perdurersi l’obsession du domaine et de l’argent ne lui prenait pas Frédéric. Ce dernier aussi est malheureux ; il est absorbé par la conscience de son péché -l’usurpation de ce qui a réalisé le bonheur de son père, son travail dans son domaine. Ce sentiment de culpabilité fait de lui un homme en conflit continuel avec lui-même. Dans son livre La Conquête du bonheur, Bertrand Russell explique l’influence de ce sentiment dans la perte du bonheur : « A vrai dire, le sentiment de culpabilité est loin de produire le bonheur. Il rend l’homme malheureux et fait naître en lui un sentiment d’infériorité. L’homme qui se sent malheureux est enclin à avoir à l’égard des autres des exigences qui sont excessives et qui l’empêchent de trouver le bonheur dans sa relation personnelle […] Il deviendra une personne désagréable et se sentira de plus en plus solitaire. »575  Ce sentiment de culpabilité de Frédéric envers son père lui enlève la saveur de la vie et, par conséquent, le prive de son bonheur avec Marie :

‘« Souvent, il sortait la nuit, comme s’il espérait trouver au dehors un soulagement à cet tourment d’un problème qui dépassait l’esprit, et qui changeait d’objet, tantôt se rapportant à son père, à sa femme, aux Varais, tantôt à ces choses mêlées en une impression confuse, et qui venait de la vie énigmatique et pesante.
Il respirait largement en marchant, comme pour extirper de son cœur un souffle stagnant et imprégné de tristesse. Mais nulle part, il ne se trouvait à l’aise. Désormais insensible à la joie, même à une sensation furtive de détente heureuse, il ne pouvait penser que dans l’inquiétude, et n’éprouvait plus que les émotions de la douleur. » p. 132.’

Chez ces trois derniers couples, les époux s’aiment mais vivent comme des ennemis et des étrangers : l’homme est absent, son travail l’appelle. « Il prend l’habitude de certaines occupations, de mouvements réglés qui ne laissent plus de place à l’intimité. »576 À la maison, il arrive souvent si tard et fatigué que sa femme ne peut pas apprécier sa présence. Il ne fait aucun effort pour partager avec elle son goût. Si Albert passe une heure avec Berthe, dans la maison ou hors de la maison, son esprit est occupé par les luttes qu’il mène dans ses affaires ; et tout ce que Berthe prépare pour créer une atmosphère d’intimité conjugale avec l’arrivée de son mari échoue. À Jean, dont l’esprit est occupé tantôt par des images de la guerre et tantôt par un nouveau modèle de tasse, le goût de Pauline lui paraît essentiellement féminin quand elle veut prendre son avis :

‘« " Jean, je voulais te demander un conseil. Tu sais que j’ai renvoyé Mathilde. J’ai condamné la salle à manger. Nous vivons dans le salon, mais on étend une épaisse couverture sous la toile cirée pour protéger la table de marqueterie…" 
Elle se tut à son tour, déconcertée par l’expression de malaise qu’elle aperçut dans les yeux de Jean. Il semblait dire : " Ne me demande pas de conseils, je ne peux pas prendre de décisions, tu as bien su l’arranger sans moi, jusqu’ici." » p. 320.’

Le couple « oublie ainsi le langage facile des jours heureux. Il désapprend le bonheur ».577 Marie ne sait plus parler comme auparavant à Frédéric, toujours repris par les affaires financières du domaine. Il lui faut prendre garde et observer son humeur versatile. L’homme qu’elle croit différent des autres devient un monstre qui étouffe son amour et menace son bonheur.

Les personnages masculins chez Chardonne ignorent que le travail ne peut être qu’un simple élément du bonheur et ne vaut pas le prix qu’on paie pour lui si tous les autres éléments ont été sacrifiés pour l’obtenir. La phrase que prononce Jean Barnary justifie cette remarque quand il parle à Pauline, de son lit, après l’accident : il conclut, après plusieurs années passées dans la Fabrique, que  « tout ce qu’il a fait est inutile… il n’y a pas de vie perdue quand on a aimé ».578

Notes
547.

Berl, Emmanuel, Le Bourgeois et l’amour, Gallimard, 1976.

548.

Dans L’Épithalame, M. Pacaris reproche à son frère Arthur son mariage avec la fille d’un paysan.

549.

Ibid., p. 287.

550.

Dans ses œuvres, Chardonne fait allusion à l’intérêt que la famille donne au nom de celui qui devient le gendre : M. Mahaut, le père de Rose est inquiet sur l’avenir de sa fille : « Il songe que Rose serait bientôt d’âge à se marier. » Il faut lui chercher un mari. Le même cas se trouve dans L’Épithalame, avec la famille de Berthe.

551.

L’Épithalame, p. 99.

552.

Le Chant du Bienheureux, p. 15.

553.

Dans ses œuvres, Chardonne insiste sur le rôle de la séduction de la fortune sur les personnages. Certains pensent que la richesse est la clé du bonheur : Jeanne, avant sa relation avec Pierre, est une femme veuve. Elle a épousé le propriétaire de Roghi. Le choix de ce mari est fait par son entourage : « On lui a dit de se marier parce qu’il est un homme riche. » Elle accepte le mariage sans amour.

554.

Les Destinées sentimentales, p. 206.

555.

L’Épithalame, p. 132.

556.

Ibid., p. 135.

557.

Ibid., p. 286.

558.

Voir L’Épithalame, p. 329.

559.

Voir Les Destinées sentimentales, p. 24.

560.

Ibid., p. 33.

561.

L’Épithalame, p. 286.

562.

Voir ibid., p. 204.

563.

Voir ibid., p. 206.

564.

Ibid., p. 287.

565.

Le Chant du Bienheureux, p. 85.

566.

Ibid., p. 37.

567.

Ibid., p. 22.

568.

Ibid., p. 85.

569.

Le Chant du Bienheureux, p. 32.

570.

Voici une phrase de Pierre où il exprime l’importance qu’il donne à son travail en écartant ainsi de son compte le temps qu’il faut passer avec Jeanne : « Aujourd’hui nous passons peu d’heures ensemble […] je partirai ce soir pour là-bas… je désire expliquer… puis je veux voir mon fils à son école, au breuil. Je serai absent trois jours. Il faut compter un jour pour aller au Breuil… Evidemment mon travail va venir au premier plan pendant quelques années. Je ne veux pas échouer au port. » Ibid., p. 82.

571.

Les Destinées sentimentales, p. 250.

572.

L’idée que l’homme sacrifie son travail pour rester auprès de sa femme est très fréquente dans l’œuvre de Chardonne. On rencontre ce cas chez son personnage secondaire, dans Le Chant du Bienheureux : M. Baraduc, le père de Pierre  « avait succédé à son père dans la direction de la maison. De bonne heure, il avait négligé son travail et cessé de voyager pour demeurer auprès de sa femme. Ses affaires étaient fort tombées. » p.11

573.

Le Chant du Bienheureux, p. 126.

574.

L’Épithalame, p. 179.

575.

Russell, Bertrand. La Conquête du bonheur, op.cit, p. 98.

576.

Les Destinées sentimentales, p. 367.

577.

Les Varais, p. 60.

578.

Les Destinées sentimentales, p. 439.