2.4.2. Dégradation des traits et diminution d’effets lexicaux

Le statut réellement cognitif des traits phonologiques des consonnes a ensuite été attesté par des expériences impliquant la reconnaissance de mots. Elles montrent que des stimuli imparfaits, dont le premier phonème est incorrect par rapport à la représentation d’un mot, peuvent tout de même activer le lexique mental. L’accès lexical est cependant d’autant plus difficile que la différence présentée par ce phonème implique un plus grand nombre de traits. L’activation lexicale apparaît comme un processus graduel et la métrique basée sur les phonèmes ne suffit pas pour rendre compte des performances en identification de mots entendus (pour une revue, voir McQueen, Dahan & Cutler, 2003).

Ce principe de changement graduel du nombre de traits pour produire des effets lexicaux est également mis en œuvre pour la tâche de détection de phonème. Dans cette épreuve, un avantage est observé lorsque le phonème-cible est présenté dans un mot plutôt qu’un pseudo-mot. Connine, Titone, Deelman et Blasko (1997) ont montré que cet avantage lexical classique demeure si le phonème-cible est inséré dans un pseudo-mot qui diffère d’un mot par un seul phonème, à condition que cette différence n’excède pas un trait.