6.3.3. La théorie du déficit visuel magnocellulaire

Bien qu’un nombre conséquent de recherches témoigne de l’importance incontestable des compétences phonologiques pour l’apprentissage de la lecture (Ehri et al., 2001 pour une revue) et qu’un trouble phonologique soit classiquement décrit dans le contexte de certaines dyslexies (Sprenger-Charolles & Colé, 2003 ; Valdois et al., 2004a ; Vellutino et al., 2004), il semble cependant excessif de réduire la diversité des troubles dyslexiques à cette seule dimension. En fait, les recherches de plus en plus nombreuses qui évaluent les capacités de traitement visuel des enfants dyslexiques tendent à montrer que nombre d’entre eux présentent un déficit des traitements visuels indépendamment de toute atteinte sensorielle (ou périphérique). Il faut d’emblée remarquer que ces troubles visuels ne sont jamais mis en évidence sur la base d’épreuves cliniques classiques mais nécessitent le recours à des épreuves psycho-physiques informatisées. Une assez grande diversité de troubles des traitements visuels a été décrite chez les individus dyslexiques, la question cruciale étant bien sûr de savoir dans quelle mesure ces troubles sont reliés à l’activité de lecture et peuvent être tenus pour responsables des difficultés d’apprentissage de la lecture de ces enfants. Les recherches dans ce domaine doivent permettre de circonscrire à la fois la diversité des traitements visuels déficitaires chez ces enfants et leur réel impact sur l’apprentissage de la lecture.