6.3.4. La théorie du déficit visuo-attentionnel

Comme nous l’avons montré plus haut, de nombreux travaux et des preuves fortes convergent pour suggérer que la dyslexie développementale provient d’un déficit du traitement phonologique. Cependant, cette hypothèse est discutée compte tenu de l’hétérogénéité, largement admise aujourd’hui, de la population de dyslexiques testés, et des résultats de quelques études ne rapportant pas de déficit phonologique apparent chez des dyslexiques. L’approche pluraliste de la dyslexie admet en effet que des difficultés persistantes d’apprentissage de la lecture peuvent exister en dehors de déficits acoustiques ou phonologiques. La diversité des tableaux cliniques et l’analyse qualitative des erreurs de lecture et d’écriture suggèrent que des déficits d’un autre ordre puissent empêcher l’enfant de développer cette compétence (Castles & Coltheart, 1993 ; pour des revues, voir Eckert, 2004 ; Habib, 2001 ; Dworczak, Bedoin & Krifi, 2008). De nombreuses preuves convergent désormais pour suggérer plutôt un trouble de nature visuo-attentionnelle (Valdois, 2004a).