6.3.5. La théorie du déficit de la fonction cérébelleuse

D’après les principales revues de la littérature sur le sujet (voir par exemple Habib, 2000 ; Démonet et al., 2004), c’est essentiellement au niveau du cortex cérébral qu’il faut rechercher l’origine de la dysfonction dans le cerveau du dyslexique. Que ce soient les travaux neuropathologiques (Galaburda et al., 1985) ou les études plus récentes utilisant les moyens modernes d’imagerie anatomique (Leonard et al., 2001 ; Eckert, 2004) ou fonctionnelle (Heim & Keil, 2004), tous convergent essentiellement sur un certain nombre de structures corticales, principalement hémisphériques gauches, laissant peu de place à une éventuelle dysfonction sous-corticale. Certes, les travaux initiaux de Galaburda avaient, de façon quelque peu marginale, retrouvé également des anomalies au niveau des relais sensoriels thalamiques, apportant un argument pour l’hypothèse magnocellulaire ; mais nous ne retrouvons que peu ou pas d’argument en faveur d’une dysfonction du cervelet, un organe qui pourrait pourtant constituer un excellent candidat pour expliquer beaucoup des difficultés des dyslexiques. Tel a été le raisonnement poursuivi par deux chercheurs britanniques, Fawcett et Nicolson, dans l’hypothèse qu’ils ont développée ces dix dernières années.