7. Traits phonologiques et difficultés d’apprentissage de la lecture

Le développement phonologique semble se prolonger jusqu’à un âge avancé, et certains travaux récents insistent sur la nécessité de nuancer la description d’une acquisition correcte des contrastes phonologiques selon les types de traits. Une représentation phonologique mature pour les consonnes était jusqu’ici censée correspondre à la perception d’une différence acoustique entre des sons appartenant à des catégories phonémiques différentes, rassemblées par un même label (le nom d’un phonème), et une incapacité à discriminer des sons marqués par une différence acoustique de même amplitude mais relevant d’une même catégorie phonémique. Ces deux tâches sont supposées permettre l’étude de l’intégrité des unités phonémiques. Ce phénomène de perception catégorielle pour les consonnes doit être cependant quelque peu relativisé chez les enfants sans pathologie du langage. Chez bon nombre de dyslexiques, dont le système phonologique est pourtant suffisamment élaboré pour permettre des compétences correctes en perception et en production de parole, il semble que la perception catégorielle ne soit pas optimale. La comparaison avec les performances des contrôles est cependant délicate, puisque même en dehors d’une pathologie d’apprentissage, la perception catégorielle des phonèmes est imparfaite chez l’enfant, au moins lorsqu’elle est mesurée avec les outils initialement destinés aux adultes. C’est donc sans doute en se tournant vers une étude qualitative détaillée de la configuration des réponses des dyslexiques qu’une forme atypique de perception catégorielle des phonèmes peut être mise à jour.