Dyslexiques sans troubles phonologiques : résultats identiques à ceux des enfants normo-lecteurs les plus jeunes (CE1)

Pour cette expérience, les enfants dyslexiques sans troubles phonologiques ont des résultats dont la configuration est distincte de celle des dyslexiques avec troubles phonologiques, mais ne diffère pas de celle des enfants normo-lecteurs de CE1 (voir Figure 7 du chapitre 1 ; Krifi, Bedoin & Herbillon, 2003). Ainsi, ils détectent plus facilement C1 que C2, ce qui est également le cas chez les enfants normo-lecteurs de CE1, CE2, CM1, CM2 (Krifi, 2003) ou chez les adultes (Bedoin, 2003). Surtout, pour ces deux groupes d’enfants (dyslexiques sans troubles phonologiques et normo-lecteurs de CE1), la ressemblance aide la détection de C2. En cela, les enfants dyslexiques sans troubles phonologiques se comportent comme les enfants normo-lecteurs plus jeunes mais de même niveau de lecture. Ce constat suggère que leur déficit, à ce niveau, relève d’un retard. Leurs données attestent lasensibilité à une ressemblance phonologique infra-phonémique (partage du voisement) en lecture, mais suggèrent qu’ils n’utilisent pas ou ne disposent pas d’une véritable organisation interne mature pour les unités phonémiques en termes de partage de traits phonologiques. Même lorsqu’elle n’a pas pour origine un trouble phonologique, la dyslexie entraîne peut-être une réduction des expériences de lecture, qui défavorise l’établissement d’une organisation des connaissances phonologiques plus mature et plus propice à contrer les phénomènes de compétition en lecture.