Dyslexiques avec troubles phonologiques : pas de sensibilité au partage de voisement

L’examen des temps de réponse ne montre aucun effet de la ressemblance de voisement, ni sur C1 ni sur C2, ni dans le sens d’une gêne ni dans le sens d’une facilitation. Les enfants dyslexiques avec troubles phonologiques ne semblent donc pas présenter de sensibilité à la ressemblance de voisement entre C1 et C2. Ces effets peuvent être interprétés d’une part en terme d’absence d’organisation des connaissances phonémiques selon des relations d’inhibition latérale : les enfants dyslexiques avec troubles phonologiques ne paraissent pas disposer de connaissances sur les phonèmes organisées par de telles relations déterminées par la ressemblance de voisement. Mais également, les relations inter-niveaux, qui, à partir des lettres, activeraientles phonèmes, activant eux-mêmes les traits phonétiques correspondant, ne semblent pas non plus intervenir chez les enfants dyslexiques avec troubles phonologiques. En cela, les résultats des enfants dyslexiques avec troubles phonologiques diffèrent de ceux des enfants dyslexiques sans troubles phonologiques. Ainsi, non seulement les relations intra-niveau mais également les relations inter-niveaux ne seraient pas opérationnelles chez les enfants dyslexiques avec troubles phonologiques. Par conséquent, les troubles phonologiques de ces enfants dyslexiques peuvent s’expliquer par une anomalie d’organisation à un niveau infra-phonémique, comme nous en avions fait l’hypothèse. Les enfants dyslexiques avec troubles phonologiques ont donc une sensibilité au partage de voisement différente de celle des enfants dyslexiques sans trouble phonologique. Notre hypothèse 2 est donc vérifiée. Nous apportons ainsi un argument supplémentaire à la pertinence de la distinction entre les types de dyslexie chez l’enfant.