5.2.2. Résultats

Pour chaque bloc de l’expérience, nous avons effectué le même type d’analyses que celles de l’Expérience 6a, pour chaque niveau scolaire et pour chaque type de dyslexie développementale. A noter que les résultats des enfants de CE2 (les seuls enfants ayant passé les deux versions visuelle et audio-visuelle de l’Expérience 6b) en version audio-visuelle sont identiques à ceux obtenus en version visuelle. Pour des raisons de clarté, nous ne présenterons donc ici que les graphiques représentant les résultats des 5 groupes de sujets (adultes, enfants normo-lecteurs de CE1 et CE2, enfants dyslexiques de surface et phonologiques) en version visuelle.

Les pourcentages de choix orientés vers l’une ou l’autre catégorie de traits phonologiques sont représentés sur la Figure 32 pour les enfants sans déficit de lecture en CE1, CE2, les enfants des deux types de dyslexie et les adultes. Il apparaît que la hiérarchie des catégories de traits est plus marquée chez les adultes que chez les enfants des 4 groupes.

Figure 32 : Pourcentages de choix dont ont fait l’objet chacun des trois critères d’appariement (ressemblance de mode, de lieu ou de voisement). Des réponses fournies au hasard correspondraient à un pourcentage de 50%.
Figure 32 : Pourcentages de choix dont ont fait l’objet chacun des trois critères d’appariement (ressemblance de mode, de lieu ou de voisement). Des réponses fournies au hasard correspondraient à un pourcentage de 50%.

Les tests binomiaux montrent cependant que deux aspects de cette hiérarchie sont déjà présents, bien qu’atténués, chez les enfants de CE1, CE2 et les deux groupes d’enfants dyslexiques. Le mode est choisi plus fréquemment que ne permettrait de le prédire le hasard, et le voisement l’est toujours moins que le hasard (les valeurs correspondant à ces tests sont précisées dans le Tableau XI).

Tableau XI : Résultats des analyses avec le test binomial sur les 5 groupes de participants.
  Critère de ressemblance choisi Binomial Valeur de p
Fobservées Fthéoriques

CE1
Mode 527 480 .001
Lieu 468 480 .229
Voisement 445 480 .003

CE2
Mode 544 480 <.0001
Lieu 452 480 .038
Voisement 449 480 .025

Dyslexiques de surface
Mode 556 480 <.0001
Lieu 461 480 .896
Voisement 423 480 .0001

Dyslexiques phonologiques
Mode 542 480 <.0001
Lieu 470 480 .270
Voisement 428 480 .0004

Adultes
Mode 1652 1152 <.0001
Lieu 1068 1152 .0025
Voisement 736 1152 <.0001

Par contre, le pourcentage d’appariements guidés par la ressemblance de lieu varie entre les groupes. Le choix de ce critère n’est pas différent du hasard en CE1, mais dès le CE2 et encore chez les adultes, il est significativement moins choisi que si les réponses étaient données au hasard. Par contre, bien que plus âgés que les enfants de CE2, les enfants dyslexiques des deux groupes ne diffèrent pas du hasard pour le choix de la ressemblance de lieu. Pour ce qui est du poids accordé à la ressemblance de lieu, les enfants atteints de l’une ou l’autre forme de dyslexie ont donc un profil immature et se laissent davantage guider par ce critère que les enfants de CE2 et les adultes sans problème de lecture.

La Figure 33 représente les pourcentages de choix d’appariement selon la ressemblance de mode dans le cas où elle est en concurrence avec la ressemblance de lieu (bloc Mode-Lieu) ou de voisement (bloc Mode-Voisement). La ressemblance de mode est préférée dans les deux cas chez les enfants de CE1 (respectivement Binomial = .0380, p = .50 et Binomial = .0080, p = .50), les enfants de CE2 (respectivement Binomial = .0008, p = .50 et Binomial = .0046, p = .50), chez les adultes (respectivement Binomial < .0001, p = .50 et Binomial < .0001, p = .50) et même chez les dyslexiques de surface (respectivement Binomial = .038, p = .50 et Binomial < .0001, p = .50), mais pas chez les dyslexiques phonologiques. Pour ces derniers, le mode est préféré quand il est opposé au voisement (Binomial < .0001, p = .50), mais pas dans l’opposition au lieu (Binomial = .11, p = .50). Il semble donc que la ressemblance de lieu soit anormalement attractive, au détriment de la ressemblance de mode, dans le cas particulier de la dyslexie phonologique.

Figure 33 : Pourcentage de choix d’appariement selon le mode, en concurrence avec la ressemblance de lieu ou de voisement chez les 5 groupes de participants. Les étoiles représentent les cas où le choix de mode dépasse le hasard (p < .05).
Figure 33 : Pourcentage de choix d’appariement selon le mode, en concurrence avec la ressemblance de lieu ou de voisement chez les 5 groupes de participants. Les étoiles représentent les cas où le choix de mode dépasse le hasard (p < .05).

Sur la Figure 34, qui illustre les pourcentages de choix de ressemblance de lieu, nous retrouvons une représentation des choix pour l’opposition entre lieu et mode (complémentaire de la Figure 33), mais également une courbe qui montre que le pourcentage de réponse orientées par la ressemblance de lieu reste au niveau du hasard dans sa concurrence avec la ressemblance de voisement dans les 4 groupes d’enfants. Il s’agit peut-être d’un indice d’immaturité chez les dyslexiques car les adultes préfèrent véritablement la ressemblance de lieu à la ressemblance de voisement, mais il est difficile d’en être sûr en l’absence de groupe apparié en âge chronologique.

Figure 34: Pourcentage de choix d’appariement selon le lieu, en concurrence avec la ressemblance de mode ou de voisement chez les 5 groupes de participants. Les étoiles représentent les cas où le choix de mode diffère du hasard (p < .05).
Figure 34: Pourcentage de choix d’appariement selon le lieu, en concurrence avec la ressemblance de mode ou de voisement chez les 5 groupes de participants. Les étoiles représentent les cas où le choix de mode diffère du hasard (p < .05).

D’après ces premières analyses, il apparaît donc essentiellement que les enfants dyslexiques se distinguent par une attirance qui reste trop forte par la ressemblance de lieu (phénomène qui disparaît normalement en CE2). Chez les dyslexiques phonologiques, cette attirance exceptionnellement forte pour le lieu les conduit à négliger le mode. De plus, pour les deux types de dyslexiques, bien que l’attraction par le lieu soit très forte, elle ne prend pas clairement le pas sur celle du voisement. Par cette absence de préférence pour le lieu plutôt que le voisement, et bien qu’ils aient entre 10 et 12 ans, les enfants dyslexiques de notre étude se rapprochent donc davantage des enfants normo-lecteurs plus jeunes (7-9 ans) que des adultes.

Des analyses de variance à mesures répétées ont été réalisées pour comparer la concurrence exercée par les catégories de traits, considérées deux à deux, et cette fois vraiment comparables dans leur opposition à une même autre ressemblance. Elles permettent donc de commencer à dessiner l’organisation des catégories de traits.Chez l’adulte, nous avons vu que la concurrence exercée par la ressemblance de mode est plus forte que celle qu’exerce la ressemblance de voisement et, dans une mesure un peu moindre, la ressemblance de lieu, le lieu étant lui-même un concurrent plus puissant que le voisement. Chez les enfants, les seules différences observées vont dans le même sens, mais ne se retrouvent pas dans tous les groupes. Le Tableau XII présente la taille des effets (êta-carré partiel) pour chacune de ces différences dans les 5 groupes testés, lorsque la différence atteint le seuil de significativité (p =.05).

Tableau XII : Valeurs de l’êta carré partiel pour les différences significatives (p < .05) entre la concurrence exercée par chacune des ressemblances (ressemblance de mode, de lieu ou de voisement) pour chaque groupe.
  Mode > Lieu Mode > Voisement Lieu > Voisement
CE1 n.s. n.s. n.s.
CE2 n.s. .40 n.s.
Dyslexiques de surface .37 .33 n.s.
Dyslexiques phonologiques n.s. n.s. .47
Adultes .37 .56 .16

Chez les enfants les plus jeunes, cette façon d’explorer les résultats ne fait pas ressortir de différence significative entre les concurrences exercées par l’une ou l’autre des ressemblances. Mais, comme l’indique le Tableau XII, en CE2 la ressemblance de mode est déjà plus attractive que la ressemblance de voisement. Cette différence, qui reste la plus importante chez l’adulte, est donc aussi la première à émerger chez l’enfant. En effet, en CE2, la concurrence exercée par le mode n’est pas encore statistiquement plus forte que la concurrence exercée par le lieu, phénomène que nous n’observons par contre chez l’adulte.

Chez les enfants dyslexiques de surface, la ressemblance de mode attire plus de choix que la ressemblance de voisement, mais aussi davantage que la ressemblance de lieu. Ces indices d’un attrait particulier pour le mode d’articulation montrent un début d’organisation des connaissances sur les traits phonologiques chez les enfants dyslexiques de surface. Par contre, les ressemblances de lieu et de voisement ne semblent pas (encore) avoir chez eux de poids différent, non seulement parce que les concurrences exercées par l’une et l’autre ne diffèrent pas dans leur opposition au mode, mais aussi parce que la taille de l’effet de dominance du mode est sensiblement la même, que ce soit par rapport au lieu (η 2 = 0.37) ou par rapport au voisement (η 2 = 0.33).

Le résultat le plus surprenant apparaît toutefois chez les dyslexiques phonologiques, chez qui la ressemblance de mode ne prime pas significativement sur les ressemblances de lieu ou de voisement dans cette analyse. Par contre, chez ces enfants, la ressemblance de lieu est un concurrent plus fort que la ressemblance de voisement, ce qui n’est pas le cas des dyslexiques de surface. Ces résultats confortent donc l’idée d’une prégnance particulièrement forte de la ressemblance de lieu pour les dyslexiques phonologiques, et d’une sensibilité anormalement faible à la ressemblance de mode. Cela semble révéler une immaturité phonologique propre à ce profil de dyslexie, car cette absence totale de prépondérance de la concurrence exercée par le mode les rapproche des CE1, mais les distingue des CE2 et des dyslexiques de surface.

En bref, pour ce qui est de la mise en place d’une hiérarchie des catégories de traits phonologiques, ces analyses de variances ne montrent pas de hiérarchie claire en CE1, puis la dominance du mode émerge, d’abord par rapport au voisement, mais seulement plus tard par rapport au lieu. Comme l’attraction par le lieu ne diffère ni de celle du mode, ni de celle du voisement, le lieu aurait un statut intermédiaire, qui se maintient chez les adultes où la hiérarchie Mode-Lieu-Voisement est plus établie. Chez les enfants dyslexiques de surface, le mode a aussi un statut privilégié, mais la hiérarchie est moins fine : le mode se distingue indifféremment du voisement et du lieu. Chez les enfants dyslexiques phonologiques, les rapports hiérarchiques des catégories sont plus atypiques, avant tout parce que la ressemblance de mode ne domine ni la ressemblance de lieu, ni la ressemblance de voisement, mais aussi parce que la concurrence exercée par la ressemblance de lieu prend significativement le pas sur celle qu’exerce la ressemblance de voisement. Cette dernière différence, qui semble secondaire pour les autres groupes, est un effet de grande taille chez les dyslexiques phonologiques.

Des analyses complémentaires précisent si les traits phonologiques représentant chaque catégorie de traits suscitent des réponses homogènes de la part des enfants des 4 groupes.

Concernant le mode d’articulation, les Figures 35 et 36 représentent les pourcentages de choix guidés par le mode, selon le trait qui représente cette catégorie (occlusif ou fricatif). Elles reflètent une forte homogénéité de comportement vis-à-vis de l’un et l’autre traits de mode, sauf chez les enfants de CE1 qui se basent beaucoup moins sur le partage du trait fricatif que sur celui du trait occlusif pour effectuer les appariements (T = -2.52, p = .0116) lorsqu’il y a une concurrence avec la ressemblance de lieu. Même les deux groupes d’enfants dyslexiques échappent à cet aspect immature de la catégorie de mode, qui s’efface dès le CE2.

Figure 35 : Pourcentages de choix de ressemblance de mode pour apparier quand le mode est représenté par le trait occlusif ou fricatif, dans l’opposition à la ressemblance de lieu (bloc ML), pour les 5 groupes de participants.
Figure 35 : Pourcentages de choix de ressemblance de mode pour apparier quand le mode est représenté par le trait occlusif ou fricatif, dans l’opposition à la ressemblance de lieu (bloc ML), pour les 5 groupes de participants.
Figure 36 : Pourcentages de choix de ressemblance de mode pour apparier quand le mode est représenté par le trait occlusif ou fricatif, dans l’opposition à la ressemblance de voisement (bloc MV), pour les 5 groupes de participants.
Figure 36 : Pourcentages de choix de ressemblance de mode pour apparier quand le mode est représenté par le trait occlusif ou fricatif, dans l’opposition à la ressemblance de voisement (bloc MV), pour les 5 groupes de participants.

Lorsqu’une ressemblance de lieu d’articulation est proposée, les Figures 37 et 38 montrent que les participants de CE1, les dyslexiques de surface et les adultes répondent d’une manière homogène, quel que soit le trait qui supporte la ressemblance de lieu (labial, dental, vélo-palatal). Nous observons tout de même que chez les enfants de CE2 les appariements sont davantage guidés par le lieu quand il est représenté par les traits labial (T = -2.15, p = .03) ou vélo-palatal (T = -2.50, p = .01) plutôt que dental. Ces deux effets calculés sur l’ensemble des blocs Mode-Lieu et Voisement-Lieu, sont également significatifs dans chacun de ces blocs, c’est-à-dire aussi bien dans le contexte d’une opposition au mode que dans celui d’une opposition au voisement (voir Figures 37 et 38). Ces différences semblent transitoires lors du développement normal, car elles ne sont pas encore observées chez les enfants de CE1 et ont disparu chez les adultes. Cependant, chez les enfants plus âgés mais dyslexiques phonologiques (et non chez les dyslexiques de surface), l’une de ces différences demeure. Ces enfants apparient davantage en fonction du trait vélo-palatal qu’en fonction du trait dental, d’une manière générale (T = -2.19, p = .03) et plus particulièrement dans le contexte d’une opposition au voisement (T = -2.16, p = .03). Les deux groupes de dyslexiques diffèrent sur ce point précis. Ces analyses permettent de préciser que l’attraction particulière des enfants dyslexiques phonologiques pour la ressemblance de lieu s’explique surtout par leur sensibilité au partage de traits de lieu arrière, qualifiés ici de vélo-palataux.

Figure 37 : Pourcentages de choix de ressemblance de lieu pour apparier quand le lieu est représenté par le trait labial, dental ou vélo-palatal, dans l’opposition à la ressemblance de mode (bloc ML), pour les 5 groupes de participants
Figure 37 : Pourcentages de choix de ressemblance de lieu pour apparier quand le lieu est représenté par le trait labial, dental ou vélo-palatal, dans l’opposition à la ressemblance de mode (bloc ML), pour les 5 groupes de participants
Figure 38 : Pourcentages de choix de ressemblance de lieu pour apparier quand le lieu est représenté par le trait labial, dental ou vélo-palatal, dans l’opposition à la ressemblance de voisement (bloc VL), pour les 5 groupes de participants.
Figure 38 : Pourcentages de choix de ressemblance de lieu pour apparier quand le lieu est représenté par le trait labial, dental ou vélo-palatal, dans l’opposition à la ressemblance de voisement (bloc VL), pour les 5 groupes de participants.

Le principe du marquage est parfois utilisé pour tenter d’expliquer les erreurs verbales chez les enfants, tout au moins dans des situations de production. Pour un type de trait donné, certaines valeurs de trait ont un statut privilégié, parce qu’elles sont moins complexes, et le trait, qualifié de non-marqué (unmarked), serait utilisé par défaut. Par exemple, en anglais, pour les traits de lieu, le trait coronal serait le lieu non-marqué. Concrètement, cela se traduit par une acquisition plus précoce des consonnes contenant ce trait et une production particulièrement fréquente de telles consonnes chez les jeunes enfants. Les phonèmes de remplacement dans les erreurs de substitution ont aussi souvent des traits non marqués, et ces derniers sont fréquemment la cible de phénomènes d’harmonie consonantique. Les relations de marquage entre les traits sont censées être universelles (les caractéristiques phonologiques considérées comme non marquées sont les plus largement réparties dans les langues du monde) et/ou dépendantes de la facilité de perception ou d’articulation. Certains chercheurs estiment qu’elles peuvent quand même varier entre les langues, ou au cours du développement de l’enfant (Fikkert, 2007). Dans un tel cadre d’interprétation, nous pourrions peut-être donner un sens à la prépondérance du trait vélo-palatal pour les enfants dyslexiques phonologiques. Des études de cas d’enfants ayant des systèmes phonologiques atypiques montrent que, en cas de développement atypique du système phonologique, ce principe de marquage serait particulièrement perturbé pour les traits de lieu, mais plus rarement pour le mode et le voisement (Bernhardt & Stemberger, 2007). Le trait [dorsal] (et non coronal) aurait chez eux le statut de trait de lieu non-marqué, et les consonnes vélaires apparaissent alors souvent comme consonnes de remplacement dans les erreurs par substitution. Nous proposons un rapprochement avec nos données, qui montrent que les enfants dyslexiques phonologiques privilégient aussi, dans notre tâche, le trait de lieu le plus postérieur (vélo-palatal).

Enfin, pour ce qui est du voisement, les enfants dyslexiques phonologiques se distinguent encore une fois. Chez eux, comme chez les enfants de CE1, le partage du trait sourd sert plus souvent de critère d’appariement que le partage du trait sonore (T = -2.12, p = .0343 chez lesdyslexiques phonologiques, T = -2.00, p = .0450 chez les CE1), ce qui n’est pas le cas des enfants de CE2, ni des adultes, ni des enfants dyslexiques de surface. Sur ce point, l’organisation des traits phonologiques semble particulièrement immature chez les enfants dyslexiques phonologiques. Remarquons toutefois que ce privilège du trait sourd sur le trait sonore ne s’observe que dans l’opposition à une ressemblance de mode (Figure 39), et pas dans l’opposition à une ressemblance de lieu (Figure 40). Ici encore, le privilège particulièrement fort accordé par les enfants dyslexiques phonologiques pourrait être interprété dans le cadre de la théorie de la marque. Le trait sourd, non marqué, serait pour eux particulièrement saillant. Dans le cas de troubles neurologiques accompagnés de déficits phonologiques chez des adultes, certains travaux ont montré qu’il y avait moins d’erreurs sur les traits non-marqués que sur les traits marqués. Une recherche conduite auprès de 23 patients francophones atteints de diverses formes d’aphasie a analysé les erreurs de répétition de mots et de non-mots, dont certains contiennent des clusters consonantiques où les deux consonnes ont des lieux différents (Béland, Paradis & Bois, 1993). Les erreurs seraient surtout des simplifications, des réponses ‘par défaut’, dans lesquelles les traits marqués seraient remplacés par des traits non-marqués. Ce privilège des traits non-marqués, dans la pathologie, est assez cohérent avec la préservation de la capacité à apparier sur la base du partage du trait sourd chez les enfants de notre étude qui présentent un trouble phonologique.

Figure 39 : Pourcentages de choix de ressemblance de voisement pour apparier quand le voisement est représenté par le trait sourd ou sonore, dans son opposition à une ressemblance de mode (bloc MV), pour les 5 groupes de participants.
Figure 39 : Pourcentages de choix de ressemblance de voisement pour apparier quand le voisement est représenté par le trait sourd ou sonore, dans son opposition à une ressemblance de mode (bloc MV), pour les 5 groupes de participants.
Figure 40 : Pourcentages de choix de ressemblance de voisement pour apparier quand le voisement est représenté par le trait sourd ou sonore, dans son opposition à une ressemblance de lieu (bloc VL), pour les 5 groupes de participants.
Figure 40 : Pourcentages de choix de ressemblance de voisement pour apparier quand le voisement est représenté par le trait sourd ou sonore, dans son opposition à une ressemblance de lieu (bloc VL), pour les 5 groupes de participants.