Préambule : Origine et problématique de la Recherche.

Avant d’exposer les objectifs et la problématique de la thèse, il convient d’en préciser l’origine :

1. Origine de la Recherche :

1.1. Une pratique de psychologue hospitalier :

A l’origine de cette thèse, il y a une pratique de psychologue à temps plein depuis 1998 au sein du Service de Médecine Légale du Centre Hospitalier Universitaire de Saint-Etienne (Chef de service : Professeur Michel Debout) vis-à-vis des victimes de violences. L’autre axe de mon travail est la prévention du suicide.

A titre d’illustration, les victimes de violences conjugales en 2006 représentaient 65 % de mes consultants. De ces entretiens avec les victimes, dans leur quasi-totalité féminines, nous avons retenu les caractéristiques particulières des situations de violences conjugales : la culpabilité des victimes devant cette violence souvent inexplicable, la patience à supporter insultes et coups, leur hésitation durable à quitter le domicile et l’agresseur, leur espoir tenace de changement. A entendre de tels récits d’humiliation et de violences, il venait à l’esprit que ces agresseurs étaient soit des psychopathes dangereux, soit des personnages monstrueux.

C’est en tant que membre du personnel du CHU de Saint-Etienne que je participai à la Commission départementale de lutte contre les violences faites aux femmes, en septembre 2001, commission présidée par le Préfet de la Loire assisté de la Déléguée départementale aux Droits des Femmes et en présence de toutes les structures concernées par les violences conjugales et familiales. Au cours de cette Commission, le représentant de la Direction départementale de l’action sanitaire et sociale de la Loire (DDASS) émit la proposition d’une action en direction des auteurs de violences conjugales. Cette action n’avait pas a priori un contour précis. L’association Solidarité Femmes Loire – appelée aujourd’hui SOS Violences conjugales 42 - fut directement interpellée. Comme nous travaillions fréquemment en tant que service hospitalier avec cette association, nous fumes amenés logiquement à rédiger en commun une proposition d’action.