2. Problématique de la Recherche.

2.1. Positionnement et objectifs de la recherche :

2.1.1. Les objectifs de cette thèse.

Dans cette thèse, nous poursuivons un double objectif :

A/ Un objectif de connaissance :

  • Pour contribuer à une meilleure connaissance des mécanismes de la violence conjugale, mécanismes considérés du côté des auteurs,
  • En vérifiant s’il existe une triple dimension sociale, dyadique et clinique dans l’abord des auteurs de violences,
  • En analysant le déroulement des groupes d’auteurs de violences conjugales,
  • Et en décrivant les effets souhaités ou non de ces groupes notamment dans leur impact sur la prévention de la réitération.

L’analyse porte sur une période de six ans, de l’année 2002 à 2008, période durant laquelle se sont déroulés treize groupes.

Cette analyse sera nourrie de matériaux variés notamment d’entretiens individuels et d’analyses de groupes que nous détaillerons dans le chapitre consacré à la méthodologie.

L’articulation du champ social et de la psychologie clinique sera l’approche caractéristique de notre thèse. Bien que cette articulation existe très peu dans la littérature française sur ce sujet, elle nous semble nécessitée par les matériaux apportés et notre méthodologie. Enfin, mieux connaître et comprendre les mécanismes de la violence conjugale n’aurait d’utilité que par ses effets sur la prévention.

B/ Un objectif de prévention :

Nous pensons que les groupes d’auteurs de violences constituent une mesure efficace, indispensable mais limitée en matière de prévention de la récidive, notamment de la violence physique. Le rapport élaboré par M. Coutanceau (2006) ne demande-t-il pas leur généralisation sur l’ensemble du territoire ? Les différentes expériences réalisées en France comme à l’étranger démontrent leur intérêt dans la mesure où ces dispositifs sont articulés avec l’intervention de la loi et avec une vision globale de la prévention des violences conjugales.

La présente recherche appartient au modèle de la recherche-action dont une définition pourrait être celle-ci que nous empruntons à J. Dubost et A. Lévy : « Une action délibérée, visant un changement dans le monde réel, engagée sur une échelle restreinte, englobée par un projet plus général et se soumettant à certaines disciplines pour obtenir des effets de connaissance ou de sens » (in Barus-Michel et al., 2002, p. 398). Dans la présente recherche, l’auteur de la thèse est un des concepteurs et un des acteurs du dispositif étudié. Il est donc nécessaire de préciser notre positionnement.