1.3.4.4. Le cas de Bekri.

Quant au dernier cas illustrant la problématique intrapsychique, Békri, les caractéristiques sont plutôt d’ordre psychopathologique, il montre des attitudes addictives à l’alcool et perverses notamment par rapport à sa dernière petite fille.

Bekri a une personnalité expansive et en même temps très défensive : il occupera le temps de l’entretien par un débit continu de parole, lui permettant ainsi sans doute de fuir ou d’éviter des questions embarrassantes.

Bekri est la seule personne parmi les sept qui manifeste une symptomatologie psychopathologique majeure.

Il appartiendrait à la troisième population d’auteurs de violences distinguée par le rapport Coutanceau cité plus haut. Il conviendra d’orienter Bekri sur une prise en charge psychothérapeutique, la proposition qui lui sera faite sera sans suite de sa part.

En conclusion, si nous avions à retracer le parcours de vie - la ligne de vie - de l’auteur de violences conjugales, nous indiquerions le parcours suivant :

• Dans plus de 50 % des cas²⁶, a eu lieu un événement de séparation – d’avec les parents, des parents entre eux …- parfois un vécu de maltraitance. Une alternance de périodes bonnes et de périodes difficiles serait une meilleure description de ce vécu.
• Des études scolaires assez courtes (par exemple : Collège et filière professionnelle)
• Puis une rencontre amoureuse marquée par beaucoup de passion (environ 2 ans), une insertion professionnelle difficile, fragile, la naissance d’un enfant, premiers conflits, puis lors de nouvelles difficultés sociales, les conflits se développent et la violence apparaît.
• A ce tableau il conviendrait d’ajouter certains effets amplificateurs comme le conflit culturel, l’alternance de périodes sociales difficiles, les ruptures familiales…

Ce parcours rejoint celui décrit par la littérature existante.