4.2.3. En France, présentation de dispositifs.

4.2.3.1. Althéa à Dijon.

Althéa a été créée en 2004 . L’association a signé en 2006 une convention avec le Parquet de Dijon pour l’orientation d’auteurs de violences de moindre gravité vers Althéa. Cette orientation va de pair avec un rappel à la loi effectué par le délégué du Procureur. Le SPIP a aussi passé convention avec Althéa. Le positionnement d’Althéa est spécifique car les groupes que met en place cette association sont des groupes thérapeutiques en référence à la pratique des québécois d’Option. Leurs objectifs sont d’aider les auteurs de violences conjugales à renoncer à leur comportement violent, afin d’éviter la récidive et la répétition des recours à la violence à travers les générations. Sur leur site internet, les intervenants d’Althéa « travaillent à redonner à ces personnes une place de sujet adulte, responsable de ses actes, et respectueux de la loi des humains. ».

Les groupes sont de huit participants maximum. Ils fonctionnent trois fois par mois, durant une heure et demi. Deux thérapeutes, homme et femme, animent ces séances. Au préalable deux entretiens d’admission sollicitent l’engagement pour 21 séances minimum. Les participants paient les séances et signent un contrat d’engagement. En fonction des places disponibles, les groupes sont ouverts à de nouvelles entrées.

Les deux entretiens d’admission sont assurés par les thérapeutes animateurs des groupes. Lors de ces entretiens, le dernier acte violent commis en famille est abordé, de même son contexte. Ensuite les thérapeutes présentent le fonctionnement des groupes et le cadre de participation. Un document écrit reprenant tous ces éléments est remis à l’intéressé qui devra le signer. Les thérapeutes se réservent le droit de refuser à certains hommes l’entrée dans le dispositif en raison d’une problématique psychiatrique ou alcoolique grave, ou d’un manque total de motivation ou bien par orientation sur un suivi individuel.

Le déroulement des séances est basé sur le tour de table où chacun est sollicité pour exprimer là où il en est depuis la fois précédente. Lors de l’arrivée d’un nouveau membre, en principe annoncée à la séance précédente, celui-ci se présente et explique ce qui l’amène et ce qu’il attend du groupe. Les thérapeutes relisent le règlement du groupe.

A la fin du cycle d’un participant, à la 19e séance, il lui est demandé de préparer un bilan de son parcours qu’il développera à la séance suivante. Les thérapeutes donnent aussi leur avis. A la 21e séance la même personne indique les effets du bilan sur elle.

Nous avons détaillé ces deux situations car elles nous semblent originales et intéressantes à reproduire.