Le contenu des séances constitue autant de modules dont les thématiques sont proches de celles retenues par le programme du SPIP du Val d’Oise choisi à titre d’exemple et de celles préconisées par le rapport Coutanceau.
Voici un tableau comparatif des thématiques des trois structures :
VIRAGE | Val d’Oise 69 | Rapport Coutanceau 70 |
Exposé des objectifs et du cadre Présentation de chacun |
Historique des faits et attentes des participants | Présentation Historique des faits Attentes, motivations |
La violence et l’agressivité | Définition de la violence, représentations sociales et culturelles | Définition commune de la violence, La spécificité des violences conjugales Représentations sociales et culturelles de la différence des genres |
La violence | Le couple : leur relation amoureuse passée et actuelle. | La rencontre avec leur compagne et histoire de leur relation amoureuse Projection(s) sur leur partenaire. |
Signes précurseurs de la violence | - La paternité, la place de l’enfant. | Place du père et de la mère, autorité parentale Le premier enfant Quelles valeurs souhaitent-ils transmettre à leur(s) enfant(s) ? |
La femme | Comment éviter la violence ? | Violence verbale, élément déclencheur du passage à l’acte, les stratégies d’évitement, verbalisation des émotions, contrôle de soi. Argumentation, compromis, réactions qui peuvent se substituer à la violence. |
La paternité | L’action de la Loi | Comment l’action de justice a-t-elle été perçue ? Le sens et la place de la loi, le vécu de la victime, le regard des autres, la culpabilité. |
La loi | L’estime de soi, la reconstruction | L’estime de soi, la reconstruction, l’avenir, le ressenti par rapport au groupe. |
La communication dans le couple | ||
Le couple | ||
Bilan et perspectives d’aveni |
Source : construit par l’auteur.
Ces modules comportent un rythme de séances. La première séance est une séance essentielle par son accroche et la présentation des autres séances. La troisième séance met en évidence la cohérence du groupe et le début de son travail élaboratif. La cinquième séance élargit le travail de réflexion à d’autres champs que la violence conjugale. Les septième, huitième et neuvième séances font place à un travail des participants sur eux-mêmes. La dernière séance reprend l’ensemble du travail élaboratif.
Toutes ces séances répondent à des sous-objectifs propres au dispositif VIRAGE :
Objectifs | Sous-objectifs |
- Permettre la reconnaissance des faits de violence et le développement de la responsabilisation. | - Exposer le déroulement des faits de violences conjugales - Repérer la différence entre violence, conflit et agressivité - Reconnaître les signes précurseurs de sa violence - Aborder le sens de l’interdit de violence et le sens de la loi. - Mieux connaître les rouages judiciaires et ses obligations |
- Prendre conscience de ses propres représentations. | - Réfléchir à sa propre représentation de la violence. - Changer ses représentations de la femme - Réfléchir à sa représentation du couple, à son rôle de père et d’époux. |
- Favoriser l’expression et la gestion d’une problématique interne liée au passé et aux relations parentales. | - Permettre à chaque participant de parler de ses relations avec ses parents, de son éducation, des évènements marquants. |
Développer de nouveaux modes de communication avec le (la) conjoint(e). | - Développer avec sa conjointe un mode de communication non violent, basé sur le respect et le dialogue. - Formuler des désirs ou des projets sur l’avenir. |
Objectif transversal à toutes les séances : Faciliter une reprise de l’expression de soi et de l’estime de soi. | Par la technique du tour de table, permettre à chacun d’exprimer ses difficultés et ses solutions. |
Source : Document interne VIRAGE 2004
Comment définir l’état A ?
L’état B à atteindre à la fin de la dixième séance serait celui-ci :
Le passage de l’état A à l’état B71 est envisagé grâce à une pédagogie basée sur l’interaction des animateurs avec le groupe et au sein du groupe lui-même. Comment qualifier cette interaction ? Elle doit être complémentaire afin de faciliter l’élaboration des participants. Basée sur l’interaction, ce sera aussi une pédagogie active, du faire et non pas seulement du dire. De même, l’écoute des animateurs sera une écoute active reposant sur la reformulation, l’approfondissement de questions.
Il conviendrait de compléter le dispositif d’évaluation par un suivi sur une période d’au moins deux ans. Ainsi, ce suivi pourrait consister en une série d’entretiens de plus en plus espacés, puis de simples contacts téléphoniques. Faute de moyens, nous n’avons pu réaliser un tel suivi.
Par contre, nous72 avons tenté à la fin de deux groupes de joindre par téléphone les conjointes des participants afin d’avoir leur opinion sur les changements de leur conjoint. Ayant eu peu de réponses par difficulté de joindre ces conjointes, ce mode d’évaluation nous a paru ardu à mettre en place, même s’il s’avérait intéressant a priori. Cependant, ce mode d’évaluation sera tenté lors de prochains groupes.
Les groupes ne comportent que sept séances.
Extrait de la page 15 du rapport. Le schéma choisi par le rapport ne comporte aussi que sept séances.
Il s’agit ici d’objectifs. Nous verrons plus loin dans notre propos sur l’évaluation des effets sur sept participants que la réalité améne à beaucoup de modestie.
Le nous représente des permanentes de SOS VIOLENCES conjugales et non pas les intervenants(es) du dispositif.