4.5.4.1. Présentation du groupe analysé et de la méthodologie :

Nous allons analyser les effets des dix séances du troisième groupe de la deuxième phase sur les sept participants. Ce groupe s’est déroulé de septembre 2006 à février 2007 soit sur une période de six mois, ce qui est la durée moyenne des dix groupes. Sur vingt-cinq personnes orientées par le Parquet sur ce groupe, six personnes ont participé à plus de cinq séances. Aucun entretien préalable n’a été proposé.

La méthodologie utilisée pour évaluer les effets est la suivante : nous avons d’abord choisi de relater le déroulement d’un groupe de la deuxième phase car il comporte dix séances. Par ailleurs, lors du déroulement de ce groupe, alternativement, ma collègue, Dalila et moi avons pris des notes pendant chacune des séances après avoir demandé l’autorisation aux participants et en leur indiquant l’usage qui en serait fait dans le cadre d’une recherche universitaire.

Nombre et identité des participants à chacune des séances :

Source : construit par l’auteur.

• Les participants que nous allons étudier sont : Alex, Pierre, Francisco, Ahmed, Louis, Bernard, Bekri.
• Alex, Louis ont participé à la totalité des dix séances 
• Ahmed, Francisco a participé à neuf séances
• Bernard a participé à huit séances,
• Bekri a participé à six séances.
• Pierre a participé à trois séances,
• Michel et Joaquim ont participé à une séance

Michel et Joaquim ne seront pas mentionnés dans le déroulement du groupe, n’ayant participé qu’à une seule séance.

L’on constate une certaine régularité dans la présence à ce groupe – régularité et assiduité qui varie selon les groupes où l’on compte en général un noyau régulier de présents et une nébuleuse d’intermittents - avec un maximum de huit participants à la cinquième séance puis une participation décroissante jusqu’à la dixième séance où se retrouvent seulement les participants réguliers.

Le groupe débute à la mi-septembre 2006 et se déroule dans les locaux de l’Hôpital de Bellevue à Saint-Etienne, au Service de Médecine Légale.

Le groupe n’a pas commencé que se présente un couple. Lui ne parle pas français, il a été invité à participer aux séances, il est accompagné par son épouse qui nous explique sa situation : violences conjugales, plainte, et la lettre qui les amènent aujourd’hui. Sa conjointe se propose de rester pour traduire ce qu’il aura à dire. Nous lui disons que ce n’est pas possible. C’est un groupe exclusivement destiné aux auteurs de violences conjugales, nous ne pouvons accepter la présence d’une conjointe, même pour être traductrice. Par ailleurs nous indiquons au couple que nous n’avons pas de traducteur. Par contre nous pouvons accepter – et cela se produira pour Ahmed – qu’un traducteur choisi par le participant et qui ne soit pas son épouse vienne dans le groupe.