4.5.4.2. Les effets du groupe sur les participants :

Alex.

1 e séance : Pourquoi Alex vient dans le groupe ? Son assiduité est due à sa volonté d’ajouter à d’autres suivis la présence à un groupe. Alex signale qu’il est en thérapie individuelle avec un psychothérapeute, et fait un travail thérapeutique en couple. C’est lui qui parle de la médiation.

2 e séance : Il parle toujours de son couple comme un couple pathologique où sa conjointe est également violente. Il analyse que tous deux sont agressifs.

3 e séance : Rien de particulier, il écoute et soutient les autres par des paroles d’encouragement.

4 e séance : Il joue un peu le psychologue, soutient un participant, Louis, pour qui il montre de la sympathie. Il n’indique rien de particulier.

5 e séance : Il dit beaucoup discuter avec sa femme. Rien de spécial.

6 e séance : Il est particulièrement content, il est passé devant le Juge et n’a eu aucune condamnation de la part du Tribunal. Car le Tribunal a estimé qu’Alex avait rempli l’obligation de soins : il est suivi par un psychothérapeute, fait partie du groupe VIRAGE, voit régulièrement un psychiatre, et une infirmière psychiatrique passe à son domicile tous les quinze jours. Il ne va pas mal. Lors de la séance il dit qu’il a bu (des martinis…) et dit avoir un père qui buvait.

7 e séance : Rien de nouveau, il voit tous ses thérapeutes.

8 e séance : Rien de nouveau.

9 e séance : Il dit que tout va bien. Il dit qu’il essaie tous les jours de mieux parler, d’échanger avec sa femme.

10 e séance : Il fait un bilan positif de sa participation.

Commentaires : Alex est un participant modèle. Il a accumulé autour de lui plusieurs ressources thérapeutiques : un psychologue thérapeute, un psychiatre, une infirmière et enfin les séances de groupe. Lors de son passage en Tribunal, il n’aura aucune sanction, ni sursis, ni amende, presque les félicitations du juge… Et pourtant il y a le poids du passé, un père alcoolique, sans doute violent, il y a de profondes dissonances chez ce participant parfait qui n’arrête pas de reconnaître sa culpabilité et incite les autres à en faire autant. Il décrit un couple violent – comme ses parents ? - dans lequel il continue à vivre. Alex parle peu, écoute beaucoup les autres : on perçoit des affects dépressifs, voire mélancoliques. La violence a-t-elle été un mode de défense contre ces affects ? Alex manifeste un comportement que l’on pourrait qualifier de parfait. Il illustre parfaitement l’utilité souhaitée de nos groupes : l’acquisition de nouveaux comportements de dialogue, de respect. Il a appris à mieux se connaître.