4.2. Jalons pour un programme de prévention.

Si nous avons intitulé cette partie « Jalons », ce n’est pas seulement par modestie, mais aussi par prudence, prudence de la pratique, prudence vis-à-vis des acteurs de ce programme et de leurs limites.

4.2.1. Les publics.

Tout d’abord quels seraient les publics concernés par ce programme ?

Ce serait tout homme qui, non seulement a commis des actes de violences vis-à-vis du conjoint ou de la conjointe, mais qui est concerné par une situation d’impasse conjugale.

Ce programme s’adresserait à tout homme connaissant des difficultés conjugales de nature à entraîner une séparation. Il pourrait être complémentaire – sans les intégrer – de technique de médiation ou de thérapie de couple (Psychanalytique, systémique…).

Les différents publics seraient les suivants :

  • 1/ Tout homme vivant une situation d’impasse conjugale.
  • 2/ Tout homme ayant fait l’objet d’une plainte pour violences conjugales et poursuivi par le Parquet.
  • 3/ Tout homme ayant été condamné pour faits de violences conjugales
  • 4/ Ou ayant bénéficié d’un classement sous conditions.

Ce programme est défini pour une zone géographique où les acteurs de ce programme seront liés par convention, ainsi que l’ont fait plusieurs structures exposées précédemment.

Le premier ensemble de population est très large. Il concerne des hommes qui n’ont pas manifesté obligatoirement de violence, mais qui ont conscience – le plus souvent sous la pression de la victime – des problèmes à l’origine de la situation d’impasse. A la différence des deux autres catégories, l’intégration sera basée sur le volontariat sans lien avec la Justice. Pour les autres catégories, il sera souhaitable que les hommes concernés soient obligés à intégrer ce programme.

Le cas d’une femme auteur de violences conjugales peut se présenter. Nous pensons qu’il est difficile de l’intégrer, a fortiori si elle est seule, dans un groupe d’hommes. Nous savons depuis l’étude sur les criminels de Houel et al. (op. cit.) que le comportement violent féminin n’obéit pas au sein du couple au même contexte ni au même objectif. Ainsi, sans rejeter cette situation, il conviendra sans doute soit de pouvoir constituer, si cela est possible, un groupe spécifique ou soit de l’accompagner par des entretiens individuels.