La participation de scientifiques au développement territorial : l’exemple des enseignants chercheurs de l’IUT de Roanne

Nous l’avons mentionné lors de la première partie, la participation des enseignants chercheurs de l’IUT de Roanne au développement territorial remonte aux premières années du CGD en 1994. La réalisation d’un diagnostic stratégique sur le bassin d’emploi du Roannais aux prises avec les crises de GIATT industrie et des manufactures textile est dirigée par Yves CHAPPOZ, Maître de Conférence en Science Économique à l’Université de Saint Etienne, en poste au département GEA de l’IUT de Roanne entre 1993 et 2000344. Son parcours professionnel antérieur à son entrée dans l’enseignement supérieur lui permet de jouer le rôle d’intercesseur entre le monde de la recherche et celui des généralistes du développement.

Attaché territorial contractuel en 1977-1978, économiste à l’agence d’urbanisme de Saint Etienne, puis au syndicat intercommunal de la vallée de l’Ondaine dans l’Ouest de la Loire, il est un des membres fondateurs de l’ARADEL (Association Rhône-Alpes des professionnels du Développement Economique Local) qu’il a présidée de 1989 à 1993, année de son intégration à l’IUT de Roanne.

En 1994, en collaboration avec d’autres enseignants chercheurs de l’IUT de Roanne, il dirige le travail préparatoire à la mise en place du CGD du Roannais.

En 1997, pour le compte de l’ARADEL, il établit l’Annuaire des professionnels rhônalpins du développement économique avec la participation de Jean François MICHEL.

En 1998, il rédige des ouvrages et cahiers de vulgarisation pour le compte de l’ARADEL comme par exemple « La stratégie de développement territorial, une formulation et une formalisation chemin faisant ».

En 1999, il participe à l’ouvrage collectif dirigé par Françoise GERBAUX, Utopie pour le territoire, cohérence ou complexité, aux Éditions de l’aube dans lequel il présente «Les approches disciplinaires, face au projet de territoire ».

En 2000, en collaboration avec Jacques POISAT il publie « Procédures contractuelles de développement local et gestion de l’héritage industriel : les cas de l’Ondaine et de du Roannais » dans la Revue de géographie Alpine, Grenoble n°1, tomme 88, 2000, p 75, 92.

Cet aperçu non exhaustif et chronologique des écrits d’Yves CHAPPOZ montre comment un individu en raison de son parcours professionnel peut jouer le rôle d’interface entre le monde académique et le monde des savoirs pratiques du développement territorial.

Pour favoriser l’élaboration de savoirs relationnels à la croisée d’une demande d’outils prêts à l’emploi et d’une démarche réflexive qui interroge les outils et leurs usages, cet universitaire accompagné de quelques uns de ses collègues roannais fonde, en 1996, le Groupe de Recherche sur les Initiatives Locales (GRIL) pour travailler sur les initiatives solidaires et de développement local. Dans sa fiche de présentation, le laboratoire précise qu’il « associe des enseignants-chercheurs en Sciences Sociales de l’IUT de Roanne désireux de s’investir localement dans des activités de recherche bénéficiant au développement de l’IUT et du pays Roannais, et des chercheurs de l’Université Coopérative Sans Distance du Roannais (UCSDR), structure de formation pour adultes qui, en partenariat avec l’université Lyon II, propose des formations diplômantes. Ce groupe est pluridisciplinaire (sciences économiques, sciences de gestion, sciences de l’éducation, sciences de la communication, droit) et œuvre dans le domaine de l’économie solidaire ».

Ses travaux scientifiques s’articulent autour de deux axes. D’une part, les thématiques du patrimoine, espace public et développement territorial, d’autre part, l’économie sociale et solidaire.

Le positionnement du GRIL dans le processus de régulation est intéressant à plus d’un titre. Souhaitant obtenir une reconnaissance institutionnelle, l’équipe demande, en 2005, son intégration à l’Institut des Études Régionales et des Patrimoines (EA 3723) de l’Université Jean Monnet, Saint-Etienne. Ce qui signifie que cette initiative stratégique, au départ informelle, d’enseignants chercheurs en sciences sociales exerçant leur métier dans un centre universitaire déconcentré, l’IUT de Roanne à dominante industrielle pour des raisons d’histoire économique du bassin industriel et qui veulent exister dans le monde de la production de savoirs académiques, tout en pesant dans leur institution de rattachement, participe à la création de connaissance sur et pour le territoire pour gagner en autonomie. L’organisation régulière de colloques scientifiques dans les murs de l’IUT de Roanne, marque du dynamisme de cette petite équipe, contribue également à ce qu’il conviendrait d’appeler le désenclavement du Roannais.

D’ailleurs, le directeur actuel du GRIL, Jacques POISAT, qui dirige aussi le Groupe d’Étude et de Recherche de Roanne en Science Sociale (GERES), a participé au Diagnostic et axes du développement du Roannais en 1994 avec Vladimir SERDECZNY, directeur de l’IUT jusqu’en 2007. Les deux universitaires qui se différencient dans leurs parcours respectifs, ont notamment publié ensemble l’article « De l’intercommunalité aux projets de pays : l’expérimentation de la démocratie locale dans le Roannais » dans le cadre des Rencontres internationales Démocratie et management local organisées par l’École Nationale d’Administration Publique, Université du Québec les 20 et 23 mai 2003. Ils sont membres du Conseil Local de Développement (CLD) du Pays Roannais et participent, à ce titre, aux réflexions du CTEF Roannais.

L’intervention de Jacques POISAT est moins ambigüe que celle de Vladimir SERDECZNY. Celui-ci, en tant que directeur de l’IUT appartient au collège société civile du CLD, il n’en est pas moins conseiller municipal de Roanne dans le groupe d’opposition Gauche et Progrès de 2001 à 2008. Les procès d’intention en la matière ne manquent pas, surtout lorsqu’une telle enceinte construit sa propre vision de ce que doit être le développement du Roannais. Sans surestimer l’importance des deux universitaires parmi les 83 membres du CLD (56 membres issus de la société civile, 13 institutionnels, syndicats et consulaires et 14 élus présidents des EPCI et commune isolée qui composent le Pays Roannais), la réalité des réunions auxquelles un nombre restreint d’individus participent régulièrement, leur permet de mobiliser des ressources propres à la construction d’une méthode de délibération qui pourrait assurer l’autonomie de cette institution. Les avis rendus sur les thématiques dont le CLD est saisi ou pourrait se saisir auraient d’autant plus de poids dans un contexte politique tendu.

‘« R On s’est rendu compte, à partir du travail de M. POISAT sur le Roannais, M. POISAT est un des membres les plus actifs du CLD. A l’intérieur des CLD, le monde associatif est véritablement interpelé. En appui sur le travail de l’IUT et de M. POISAT, on réfléchit à ce qu’est l’associatif. Quelles sont les associations qui travaillent véritablement sur le développement local ? Quelles sont celles qui travaillent véritablement pour l’intérêt général et pas une petite somme d’intérêts particuliers ? Alors, on voudrait savoir ce qu’est le rôle de l’associatif sur le Roannais. C’est la troisième thématique sur laquelle un groupe de travail se met en route. A côté de l’économique, il y a tout un monde associatif qui joue un rôle important. On ne sait pas encore comment et ce qu’on va en tirer. Mais on veut savoir à quoi sert l’associatif. Quels sont les liens entre l’associatifs et les élus et le développement du territoire ? »
Entretien n°27 du 19 juin 2006’

En effet, la question de la méthode délibérative est essentielle à l’autonomie du CLD : son utilité et son efficacité en dépendent. Ce type d’enceinte peut être une simple courroie de transmission des élus et d’un groupe dominant auquel les universitaires n’excluent pas d’appartenir ou alors une modalité d’approfondissement du processus de scientifisation de la politique345 qui se caractérise d’abord par sa capacité à enrayer les mécanismes de la domination en ouvrant le jeu au mouvement associatif et aux tendances politiques diverses.

Ce qui aurait pour double effet de diversifier les points de vue et de diminuer le poids relatif du collège des institutionnels et des élus au sein du CLD.

‘« R Quand je parle de méthode, je parle d’efficacité de travail au sein du conseil de développement. Quelle peut être l’efficacité sur le terrain d’un conseil de développement ? En principe on comprend la démocratie participative, mais comment faire concrètement ? Est-ce que cela signifie qu’on va avoir une structure qui va créer de l’expertise et que les élus la prendront en compte lors de la prise de décision. Cela peut être cela. Il semble que ça se passe comme cela dans certains conseils de développement. On a une ancienne étudiante qui été embauchée en tant qu’agent de développement au conseil local de développement du Grand Grenoble. Il y a plein de commissions, ils font de l’autosaisine sur les questions qui les intéressent, ils sont saisis par les élus qui leur demandent des rapports sur des problèmes donnés, il y a un véritable travail d’expertise citoyenne qui se fait, qui n’est pas uniquement une expertise technique. Tout cela demande un travail d’animation extrêmement lourd. Donc le CLD a une fonction de proposition et d’expertise, on est un peu dans cette réflexion là, comment faire que le conseil de développement du Roannais soit autre chose qu’une simple instance qui m’a donné un avis quand on lui demande. Les élus du Roannais ne sont pas contre, on leur a dit qu’on voulait s’auto saisir, qu’on souhaitait être consulté en amont sur certains problèmes, et avant la prise de décision. Alors maintenant il faut que ça vive, que ça rentre dans le fonctionnement. Alors on va voir, à la prochaine réunion du CLD, il va y avoir un renouvellement du président. Il se représente, mais il remet en cause son mandat, il va y avoir un nouveau programme qui est celui que je vous ai présenté, basé sur le travail en groupes thématiques. On verra bien ce que les gens en diront. Un troisième groupe est en train de se mettre en place, c’est un groupe qui va concerner les associations du territoire parce que dans le contrat de Pays, il y a très peu de financements dédiés aux associations. 90 % des financements vont aux entreprises. Alors les élus eux-mêmes, comme le conseil de développement, souhaitent qu’un travail soit fait en direction des associations. Avec les étudiants de l’IUT, on a déjà travaillé sur l’économie solidaire, on a un bon réseau, on a envoyé environ 600 questionnaires aux associations. Et l’année prochaine, on va faire un gros travail d’interviewes auprès des associations. J’espère qu’on va arriver à interviewer environ une centaine de présidents d’associations pour voir comment ils fonctionnent, comment ils existent et quels seraient leurs besoins pour établir un programme d’actions les concernant au sein du contrat de pays. L’enveloppe financière n’est pas encore totalement affectée, on a encore des possibilités ».
Entretien n°23 du 29 mai 2006’

La production de savoirs académiques sur le fonctionnement des CLD est une ressource dont dispose Jacques POISAT. Responsable pédagogique de la licence professionnelle management des collectivités territoriales de l’IUT de Roanne, il jouit de la possibilité via les projets tuteurés d’enquêter sur le fonctionnement de tous les CLD de Rhône-Alpes, de proposer un travail de réflexion sur la démocratie participative et de mieux connaître le tissu associatif local. Face aux insuffisances de l’ingénierie territoriale, désarmée dans l’organisation et la production de démocratie participative, l’IUT, une partie de ses étudiants et de ses enseignants sont plus qu’un palliatif. Ils la nourrissent par la mise en œuvre de techniques dispensées lors des enseignements universitaires, (questionnaires, entretiens, publipostage) qui éclairent la compréhension de cette ébauche de démocratie participative tout en informant sur les besoins de associations.

Par ailleurs Jacques POISAT partage son expérience de chercheur au sein du CLD en esquissant un modèle de démocratie participative qu’il a rencontré notamment lors d’un colloque à l’École Nationale d’Administration Publique à Québec. Cette circulation d’expérience et de savoir dont le scientifique est le vecteur contribue à l’élaboration de la méthode délibérative.

‘« Q Mais c’est quoi pour vous un conseil de développement idéal ?
R Peut-être la notion d’expertise citoyenne. On se saisit d’un thème qui intéresse un certain nombre de personnes au niveau local. Puis on essaie de construire une réflexion autour de ce thème, et on fait des propositions qui pourraient être des propositions très différentes, très diverses. On a l’exemple de Grenoble. On a plusieurs alternatives sur un problème parce que tout le monde n’est pas d’accord. Cela c’est le premier point. La possibilité c’est effectivement l’autoparticipation : les gens pour qui on organise les choses interviennent au niveau de la conception. Ce n’est pas facile à mettre en place, parce que ça questionne la structuration, la composition du conseil de développement. Le papier que je vous ai envoyé, on l’a présenté au colloque ville et management à Québec. C’était intéressant parce qu’on a discuté avec des gens de Québec, et ils disaient, cela fait des années que l’on expérimente cela, notamment à partir des commissions de quartier, ils appellent cela des tables de concertation. Et au début quand on a commencé, les comités de quartier ça ne marchait pas du tout, les gens venaient en masse, mais pour régler leurs problèmes de voisinage, ils s’engueulaient. Alors la mairie de Québec a mis en place un service pour gérer ces comités, offrir des formations, d’expliquer ce que c’est le développement, l’urbanisme, comment on conduit une réunion, des choses comme cela. Il y a peut être une forme de professionnalisation de ces travaux là qui apparemment a donné des résultats intéressants. Le colloque avait lieu à l’ENAP de Québec là où enseigne M. Juppé. C’est situé dans un ancien quartier, Saint-Roch, un quartier en déshérence à côté de la vieille ville, c’était la zone. Alors ils ont voulu réhabiliter le quartier, ça s’est fait sur 10 ans grâce à la participation des habitants. Aujourd’hui c’est un quartier réhabilité avec les entreprises de formation et des résidences d’artistes. Les piliers d’autoroutes ont été transformés en murs pour construire des bureaux. D’autres ont été laissés libres pour des trompe-l’œil, et une partie est pour la libre expression des gens. »
Entretien n°23 du 29 mai 2006’

Considérant que la démocratie participative est un exercice difficile qui se construit et s’apprend, qu’elle n’est pas réservée aux seuls individus disposant d’un capital social et intellectuel, même si le CLD est composé de personnes sélectionnées pour leurs compétences dans un domaine particulier, Jacques POISAT transfert son savoir académique dans l’enceinte participative où il est traduit en savoir relationnel. Ce savoir d’interface est décisif dans l’action du CLD. Au départ, il s’agit d’une analyse scientifique conduite selon une méthode précise qui pourra être publiée dans une revue scientifique ou présentée dans un colloque. Mais lors de sa restitution au CLD, ce savoir académique change de forme et de nature en raison de la qualité de ses destinataires, commerçants, syndicalistes, chef d’entreprises, élus, présidents d’association, etc.. En transférant vers ses utilisateurs un mode de pensée, un type de raisonnement réflexif, ce savoir devient un des instruments nécessaires au diagnostic de l’action du CLD, qui interroge notamment sa propre capacité à délibérer par rapport à une norme ou un idéal de démocratie participative. Les utilisateurs se dotent alors d’une démarche comparative qui peut aussi être pensée comme un outil au service d’une stratégie politique. En effet, la restitution du savoir académique est un processus qui entraîne un changement dans le jeu politique. Le savoir académique malaxé devient un savoir institutionnel d’interface. Il autonomise et légitime l’institution sur sa capacité à produire des analyses, mais aussi sur sa capacité à proposer des actions.

On comprend aisément le malaise des agents de développement qui « flottent » lors des réunions du CLD. Les membres du CLD peuvent être considérés comme des « improductifs » dont les actions concrètes peinent à être mises en forme.

‘« R Non, non. Quand j’assiste aux réunions de bureau du CLD où j’ai des relations très sympathiques et où, je les aime bien tous, mais quand il faut que je fasse un compte-rendu, j’en suis bien incapable.
Q Pourquoi ? Ça vient de quoi ? Pourquoi avez-vous des difficultés ?
R Parce que parfois, on n’aboutit pas à une décision, à quelque chose de concret, moi j’appelle ça du concret.
Q C’est-à-dire ?
R Bien, on dit, on va faire ça, une action avec un programme. Ça a tendance à évoluer. Les dernières fois, certaines personnes dans le bureau, je dirais que ça tient beaucoup aux personnes qui sont là, il vous est arrivé de me dire, c’est pas important, l’important c’est qu’on discute. Pour moi c’est important, mais il n’y a pas que ça. C’est vrai que parfois on repart sur une autre réunion, et on n’aura pas forcément produit quelque chose. »
Entretien n°27 du 19 juin 2006
« R On va initier cela, il y a beaucoup de demandes. D’ici la fin de l’année, il est prévu une formation pour mettre en place une gouvernance, une démocratie participative, donner des outils parce que les développeurs, ils débarquent aussi là-dedans. Comment associer la population, les élus ou plutôt autre que les élus, les entreprises, les associations, bref, la société civile et comment on les mobilise et on les motive. C’est tout beau, c’est tout neuf, tout bien, mais il faut mettre en œuvre. Au bout d’un an, quand ils voient qu’ils n’ont qu’un rôle d’écoute, que leurs avis ne sont pas toujours pris en compte dans les décisions par les élus, au bout d’un moment, ils se lassent. Alors je pense qu’il y a aussi un problème d’éducation, le citoyen lambda qui n’est pas versé dans les problèmes de territoire, de stratégie, de développement économique, qui déboule dans un CLD, il ne peut pas toujours capter l’enjeu au niveau d’un territoire plus grand que les crottes de chien dans son quartier. C’est cela qui est difficile pour le développeur. (.)
Oui c’est très net, il y a quelque temps en avait une formation, piqûre de rappel pour dynamiser les acteurs. Les trois quarts autour de la table avaient des problèmes, comment motiver les faire veut dire les gens au CLD. »
Entretien n°24 du 6 juin 2006’

Le désarroi des agents de développement est lié à leurs logiques d’action. Ils mettent en œuvre des compétences établies à des fins d’actions parfois substantielles. Là, le savoir d’interface est procédural. Il nécessite une compréhension et un savoir faire qu’ils ne maîtrisent pas dans toutes ses dimensions.

La production de savoirs d’interface à fonction régulatrice, initiée par Jacques POISAT est une action collective au sein de laquelle il joue un rôle de relais entre plusieurs mondes. Chacun de ces mondes est structuré, organisé et organisateur parce qu’ouvert à un autre contexte d’action. Ce continuum est la clé du processus d’hybridation au sein du CLD. Il pétrit le savoir savant avec les expériences professionnelles et sociales de ses membres pour le transformer en savoir à fonction régulatrice. Mais du savoir savant, le savoir à fonction régulatrice conserve la démarche réflexive.

Dans le Beaujolais où l’Université de Lyon n’a pas d’établissement délocalisé dans la ville centre, Villefranche sur Saône, de tels rapprochements n’ont pas eu lieu. On note cependant que l’UMR 5600 Environnement-Ville-Société domiciliée à l’Université de Lyon III a présenté en 2008 une offre de partenariat au programme Leader Beaujolais vert désormais intégré à la nouvelle génération CDDRA initiée par la Région en juillet 2008. Outre la mise à disposition d’étudiants du Master Politiques et Aménagement des collectivités territoriales sur une période de deux années, on relève d’une part la volonté de publier des articles scientifiques sur le thème « Beaujolais Vert /Eco Territoire » afin de donner « une visibilité accrue au dispositif » et d’autre part une proposition d’action de suivi et d’évaluation du dispositif qui pourra se traduire par l’étude de filières prioritaires comme la biomasse, le solaire et l’éco-construction. (Annexe 6)

Ce genre de partenariat est désormais monnaie courante en matière de développement territorial, rural en particulier. Les territoires ruraux, en manque d’ingénierie, s’inscrivent dans des programmes de recherche action plus larges comme le Programme Pour et Sur le Développement régional (PSDR) qui diffusent ensuite leurs résultats à l’échelle de la Région Rhône-Alpes via des plateformes en ligne346.

Notes
344.

M CHAPPOZ est Docteur en science économique, Maître de conférences en Sciences de gestion à l’IUT de Roanne (1993-2000). Après son Habilitation à Diriger des Recherches, il est nommé Professeur de science de gestion à l’IAE de Lyon 3, directeur de la revue Gestion et management public, revue en ligne du Réseau des Enseignants, Chercheurs et Experts en Management Public (RECEMAP).

345.

HABERMAS J. « Scientifisation de la politique et opinion publique » dans La technique et la science comme idéologie.(68), Paris, Gallimard 1973. p 97-132.

346.

Exemple de transfert et valorisation de la recherche sur les paniers de biens dans le cadre du programme PSDR 2, sous la direction d’Amédée MOLLARD et Bernard PECQUEUR. Les 22 et 23 avril 2009 au CERMOSEM sur le site du Pradel en Ardèche, les membres de l’équipe de recherche transfèrent leurs savoirs à des agents de développement venus de sept départements de la région Rhône Alpes.

Nous participons également à cette logique de transfert et de valorisation de la recherche dans le cadre du PSDR 3 sur l’ingénierie territoriale.