1 Une logique d’extension et le renouvellement des compétences

La recherche d’une régulation pragmatique qui s’affiche dans les différentes programmes et expériences de recherches présentés renforce la position des agents de développement. Ils participent à la création d’un savoir d’intermédiation, à mi-chemin entre le savoir savant et le savoir de gouvernement. Par exemple, un des membres du CRDR intervient dans de nombreuses formations universitaires professionnelles. A défaut de pouvoir vraiment peser sur la définition conjointe des programmes avec les universitaires, il cible les formations qui touchent beaucoup d’étudiants en relation avec le développement territorial.

‘« R On a déjà monté et des journées d’échange d’expériences et d’information avec eux. Intéressant pour les agents de développement de rencontrer des universitaires. Cela était un lieu important de réflexion sur la territorialisation. On s’est beaucoup croisé. On a travaillé ponctuellement sur des séminaires. Mais on est toujours resté à la marge. Alors que nous, on voulait entrer dans la définition conjointe des formations. Cela a toujours été un mur. (.)
On voulait avoir un impact. On était naïf. Contact avec les agents de développement sur le terrain, on voulait faire remonter aux universitaires. Le cœur des métiers de l’universitaire n’est pas l’enseignement mais de faire de la recherche. Justement on s’est aperçu qu’aucun universitaire n’avait comme objet de recherche la formation des agents de développement. On a eu des relations ponctuelles, mais en continu à la marge de ce que fait habituellement le CRDR. Je me suis dit au bout d’un moment : si on n’arrive pas à réfléchir avec eux, on va intervenir dans les formations. Donc on cible tous les ans, les formations qui touchent beaucoup d’étudiants pour intervenir en tant que professionnel. (.)
Je n’ai pas les noms précis des Masters. Le Masters développement rural de Lyon 2, le mastère sociologie appliquée au développement rural de Lyon 2. On intervient également dans les licences professionnelles comme le patrimoine touristique au CERMOSEM au lycée agricole d’Aubenas, en licence d’aménagement et de développement des espaces périurbains à Vienne en partenariat avec le Lyon 2. Et puis l’année prochaine, certainement à l’ISARA, une intervention sur qu’est-ce que c’est que les métiers du développement, quelles sont les compétences, quelles sont les difficultés de ce métier. Qu’ils aient une représentation de ce qu’est le métier. Et puis aussi sur le marché de l’emploi et les stages. On a beau dire que ces formations sont professionnalisantes, donner des conseils aux étudiants pour que leurs stages soit vraiment professionnalisants. »
Entretien n°44 du 24 juin 2008’

D’autres interventions plus ponctuelles peuvent être signalées. Un animateur du site de proximité Vals d’Aix et Isable intervient dans la licence professionnelle de gestion et management des collectivités territoriales de l’IUT de Roanne. Un ancien chargé de projet Pays du Beaujolais intervenait pour le compte du Master aménagement développement territorial de L’Université Lyon 3.

Ces différentes interventions d’agents de développement dans les formations universitaires initiales en complément aux programmes de recherche comme le PSDR se situent dans cette chaîne de production et d’utilisation de savoirs et savoir faire dont ils sont un maillon essentiel. En multipliant leurs interventions dans des champs d’activité différents, non seulement ils entretiennent la logique de relais mais ils étendent et renouvellent leur compétences.