La polyvalence est une des caractéristiques essentielles de l’activité des agents de développement surtout lorsqu’ils travaillent dans des petites structures.
‘« R L’agent de développement économique est devenu un spécialiste en tout genre »Cette définition est unanime chez les agents de développements rencontrés. Ceci s’explique d’abord par les facteurs de contingence comme la petite taille et la jeunesse des communautés de communes qui influencent les modalités d’organisation des différents flux qui les traversent. Ces EPCI adoptent une structure entrepreneuriale375. Le président de communauté décide, l’agent de développement en général responsable des services de la communauté de communes répartit et coordonne les tâches sous la supervision directe de l’élu. La structure reste informelle et organique, ni technostructure, ni ligne hiérarchique.
Dans les structures qui se bureaucratisent comme les communautés d’agglomération de Villefranche sur Saône et de Roanne qui emploient beaucoup plus de personnel pour faire face aux compétences déléguées, cette appréhension du travail reste la même.
La polyvalence se mesure à la diversité des tâches et aux différents domaines d’intervention qui font de ces individus des points d’intersection entre des problèmes, des compétences et des solutions. Ils sont nécessairement appelés à décloisonner leur travail, la taille de leur carnet d’adresses en atteste. Leurs formations de second ou troisième cycle universitaire, la mutualisation des expériences, l’utilisation des Nouvelles Technologies de la Communication et de l’Information favorisent l’échange d’informations et renforcent les cultures et pratiques communes du développement.
‘« R Pour revenir sur les gens avec qui je travaille, qui se disent et qui sont développeurs territoriaux et qui ont plus de 50 ans, on n’a pas du tout la même façon de travailler. Ils sont moins ouverts sur l’extérieur, moins dans des réseaux comme nous on peut l’être. Moi, je vois le DESS, on était une promo de 18, on est resté cinq ou six à s’appeler régulièrement, on est dispatché partout en France. On s’appelle régulièrement, j’ai tel problème, comment t’as fait sur ton territoire ? On a des associations qui nous aident aussi, l’ARADEL par exemple, Association Régionale des Animateurs de Développement Economique Local. Elle regroupe tous les développeurs économiques régionaux, elle organise des rencontres thématiques ou non, finalement on se connaît tous et ensuite on n’a plus besoin de l’ARADEL pour savoir ce qui se fait sur les autres territoires et on prend les contacts directement. Le travail en réseau c’est vraiment important, on ne peut pas rester enfermer dans son bureau sans savoir ce qui se fait à côté.Une vision commune de la méthode projet se dégage : en s’appuyant sur une formation et des savoir-faire identiques, une volonté forte d’élargir les références de l’action publique se nourrit des la mutualisation des expériences.
MINTZBERG H, Dynamique et structure des organisations, Les éditions d’organisation, 1993, 440 p.