2 Les agents de développement entre la production de savoirs d’interface et l’application de procédures normalisées

Les agents de développement sont des généralistes de l’action publique dotés d’une formation initiale minimum de second cycle et couramment de troisième cycle universitaire. Ils disposent donc des compétences et de la culture générale nécessaires à la conduite de leur activité³⁷⁷. La compréhension de textes juridiques, l’interprétation de statistiques et de cartes, la méthode de synthèse, la rédaction de rapport constituent le socle commun à partir duquel est possible la création de savoirs d’interface qui sont le fondement de la légitimité professionnelle de ces agents. Ces savoirs sont dit d’interface parce qu’ils sont une passerelle entre le monde scientifique, l’Administration, la société civile et le monde politique. Ils s’inscrivent dans la logique de relais qui constitue le sel du métier : la capacité à découvrir le processus de développement territorial par une connaissance fine des interactions afin d’agir au plus juste. Autrement dit, l’analyse des jeux d’acteurs est un savoir d’action publique à partir duquel est produite la capacité réflexive, une forme d’autodiagnostic sur les actions conduites dans ces dispositifs. Elle s’appuie aussi sur des savoirs quantitatifs pour enclencher le processus de développement territorial. Le chef de projet du SCOT du Beaujolais compare le développement territorial à un « rubix cube ». Cette analogie pertinente met en avant le travail d’essai erreur, voire le caractère parfois aléatoire de ce processus que l’excès de procédures peut aseptiser.

‘« R Des métiers du développement. Je prends toujours l’image du rubix cube. Chacun est une des faces de ce rubix cube. Le développement local ce sont les faces invisibles ».
Entretien n°33 du 1er juin 2007’