La politique d’influence que met en place la DIACT se décline dans différentes initiatives que résume Pierre MIRABAUD, en prenant le soin de faire apparaître la logique de partenariat qui les guide : « La DIACT se félicite de n’avoir plus le monopole en matière de production prospective territoriale : elle souhaite contribuer au développement et à l’animation d’un réseau d’acteurs de la prospective territoriale. Depuis deux ans, elle a relancé et rénové ses activités de prospective territoriale : la tenue bimestrielle de séminaires Prospective Info, le rendez-vous annuel de l’Université d’été de la prospective territoriale en Europe et la publication régulière de la revue Territoires 2030, constituent des outils pour répondre aux attentes de chacun.
Les collectivités territoriales, qu’il s’agisse de villes, de départements et de régions, mais aussi les acteurs issus du monde économique et social (conseils économiques et sociaux, chambres consulaires, associations…) souhaitent échanger leurs expériences, leurs méthodes et s’informer de leurs démarches prospectives. Aussi, pour favoriser la mutualisation et la valorisation de la prospective territoriale, la DIACT a pris l’initiative de proposer l’ouverture simultanée d’un centre de ressources de la prospective territoriale sur son site (www.DIACT.gouv.fr) et la publication du numéro 3 de cette revue. Le site internet de la DIACT, qui s’enrichit sans cesse, rassemble déjà près de 140 publications stratégiques à l’horizon 2020 et 2030, et offre in extenso, la reproduction d’études couvrant les régions françaises. Plus encore qu’une photographie de groupe, notre objectif est de faire en sorte que ces travaux contribuent à éclairer l’action de tous les acteurs publics quant à leurs grands choix d’aménagement.
Explorer collectivement le lointain pour agir ensemble dans le présent. Ici, le projet est le trajet partagé. C’est ce lien avec le quotidien de l’action territoriale et locale, cette conjugaison entre les objectifs d’équilibre à long terme et le principe de réalité, qui continueront de servir de fil directeur à la DIACT en 2006. » 453
Cette stratégie permet à la DIACT de revenir dans le jeu d’influence décisionnel, mais elle contribue surtout à la standardisation du développement territorial. C’est à dire une forme de contrôle de l’action publique par la construction des méthodes en réseau.
En effet, les travaux de prospective se multiplient autour de la DIACT, dans les collectivités territoriales, les communautés d’agglomérations et les pays. Elle y agrège des associations, des entreprises, des universitaires, des experts. Elle démultiplie son influence en jouant le rôle de tête de réseau. Ses relais comme l’Institut National du Développement Local (INDL), l’Institut des hautes études d’Aménagement et de développement des Territoires européens (IHEDATE), les associations telles que Entreprises, territoires et développement (ETD), l’Association pour la Fondation des Pays (APFP), l’union nationale des acteurs et des structures de développement local (UNADEL) diffusent les bonnes pratiques en intervenant comme conseils auprès des acteurs locaux du développement, notamment des agents de développement. Ces relais se caractérisent tous par la mise en relation de politiques, de scientifiques, de techniciens à des fins de production et de diffusion des savoirs savants et de « bonnes pratiques ».
MIRABAUD P. « Éditorial » de Territoires 2030 sur www.DIACT.gouv.fr . Août 2006 p 6. Consulté le 14 novembre 2007.