2 Le déplacement des zones d’incertitude au profit du centre

C’est au centre qu’il revient d’assurer la cohérence de l’action publique territoriale en modulant ses interventions. En fusionnant les agences, l’État regroupe en une seule instance la logique gestionnaire et l’expertise de l’ingénierie. Il pose les conditions d’un contrôle a priori de l’instruction des dossiers. La prise en compte des enjeux territoriaux passe derrière la logique de rationalisation financière. En conséquence, l’accès aux ressources centrales constitue une zone d’incertitude que maîtrisent les services centraux. Ainsi comme le décrit Renaud EPSTEIN ce n’est plus la pertinence du projet au regard des enjeux locaux qui importe mais le respect de critères opaques définis par des agences centrales, évoluant au fil des ressources disponibles et relativement à l’ensemble des projets proposés par les territoires français489.

Notes
489.

EPSTEIN R. « Après la territorialisation : le gouvernement à distance » dans VANIER M. (dir.) Territoires, territorialité, territorialisation. Controverses et perspectives Presse universitaire de Rennes, 2009, p 131-139.