Annexe n°5
Les associations thématiques

Nous définirons tout d’abord les associations thématiques, comme celles qui, en première approche, ne se contingentent pas sur une filière d'enseignement, mais inscrivent leur action dans une sectorialité particulière. En ce sens, ces structures se caractériseront par une transversalité de leur approche du monde étudiant et une unicité de la problématique traitée
(cf. graphique n°61).

Le graphique est construit sur la strate de population « thématique » comprenant 681 observations. Les pourcentages sont calculés par rapport aux citations. Ce tableau est construit sur la strate de population thématique défini par type = {thématique ; club ; autre}

De manière assez claire, on observe que se dégagent deux groupes principaux d’associations thématiques, celles à objectifs culturels, et celles à dimension sociale/humanitaire. Si une relative diversité peut en outre être remarquée, retranscription en acte de la croissance de l’expression des diversités, l’importance des deux groupes cités précédemment montre notamment que les grandes lignes des facteurs de mobilisation sociale mise en évidence par Touraine dans « Pourrons-nous vivre ensemble ? » s’expriment de manière conjointe sur le monde associatif étudiant. Dès la construction et l’élaboration des projets se retrouvent les dynamiques sociétales actuelles, notamment le rapport responsable au monde et l’ouverture à l’autre. En cela, les associations thématiques se font actrices des modalités de transformation du social et du nouveau rapport aux idéaux qui s’élabore au quotidien.

Comme leur nom l'indique, les associations thématiques vont tout d’abord se créer et se développer autour d'un projet spécifique ou d'une action ponctuelle précise. Elles s'inscrivent en cela dans une logique d'unicité et de répétition, que celle-ci soit d'action ou de culture. C’est notamment ce que l’on pourra observer sur le tableau ci-dessous (cf. graphique n°62).

Calculs établis à partir de l’enquête

On le voit ici très clairement, le ratio d’activités différentes (colonne de droite) par association sera relativement faible chez les associations thématiques. A la différence des associations de filière qui s’inscrivaient dans une logique de polyvalence, les associations thématiques s’orienteront plus sur une logique de spécialisation.

Cette spécialisation s’observe en outre dès l’élaboration du projet fondateur. Les associations thématiques seront les associations qui, plus que toutes autres, s'initient autour d'un projet fondateur explicité et formalisé de manière claire (cf. graphique n°63).

Les valeurs du tableau sont des pourcentages en lignes établis sur 1619 observations,

Ainsi, c’est dans leur quasi-totalité que les associations thématiques expriment l’existence d’un projet fondateur spécifique ayant présidé à leur création. Dans le même temps, on pourra relever le faible taux de non-réponse à cette question et pour ce type d’associations. Dès la fondation de l’association, la dynamique est donc totalement différente des associations de filières. Pour ces dernières, le territoire de référence est la population : celle-ci est unique, il s’agit de mettre en œuvre des activités pour les étudiants de la filière. Autour de cette filière, de cette population, vont venir s’élaborer et varier les projets. Pour les associations thématiques en revanche, l’invariant va être le projet : celui-ci est unique, le discuter, c’est remettre en cause le fondement même de l’association.

Celles que l'on appelle associations thématiques sont donc des associations nées et guidées sur et par un projet unique d'action et d'agir au quotidien. Autour de ce projet, vont venir graviter un certain nombre d’étudiants, dont les origines et les filières pourront être différentes, sans que cela ne porte incidence a priori sur la teneur du projet. Ce projet peut, bien sûr, prendre différentes formes, variable en cela dans ses modalités de réalisations. Ils traduisent néanmoins tous la même dynamique sociétale : la dislocation des grands projets englobants, et la multiplication des projets particuliers, quand ce n’est pas individuels.

Nous pourrons identifier principalement six formes différentes de constructions du projet (cf. graphique n°64) :

• les associations créées autour d’un projet d’action concret et immédiat, offrant un service spécifique annuel à un nombre inconnu d'étudiants, ceux-ci n'ayant pas d'obligation d'adhésion à la structure. Le cadre associatif est choisi pour sa souplesse administrative et financière. Nous regrouperons sous cet intitulé les associations de type challenges sportifs nationaux d'un type particulier d'écoles, organisation du gala de l'école ou de la filière, organisation d'un forum, ...
• les associations thématiques offrant un service spécifique à leurs adhérents et eux seuls. Se trouveront dans cette catégorie les associations sportives, les associations de chant, musique, peinture, ciné-club. Elles n'ont pas une spécificité particulière étudiante, et peuvent exister en dehors du monde de l'université.
• les associations offrant un service de communication. Elles ne sont pas forcément rattachées à un campus, mais pourtant s'identifient et sont identifiées fortement dans leur relation avec le monde étudiant. Il s'agit ici des structures de type presse étudiante, radio étudiante, T.V. ...
• les associations dont l'action est tournée vers l'autre. Nous trouverons ici à la fois les associations humanitaires, les associations d'actions sociales, et les associations d'entraide internationale. Ces associations sont très souvent fédérées au sein d'organismes nationaux voir transnationaux, qui leur fournissent formation et réseaux.
• les associations de défense d'une population étudiante précise, inscrite dans un espace précis et défini. Ces associations se définissent d'abord dans leur rapport à l'espace. Ici seront regroupées les associations de défense de locataires, des résidences universitaires, ...
• les associations d'étudiants étrangers, qu'elles soient de type développement et ouvertures culturelles ou de soutien social.

Nombre de valeurs différentes : 147. Source : enquête propre.