Modèle générique structuro-fonctionnel du comportement humain (Martin, 2005)

Le modèle lexicographique et topographique proposé par Martin (2005, Figure 4) est un modèle qui est construit en termes d’interactions du sujet avec les milieux dans lesquels il évolue et qui est selon l’auteur, « pertinent pour une heuristique conduisant de la pensée à l’action ». Il se veut descriptif et explicatif du processus d’élaboration des comportements humains.

Bien qu’il existe une multiplicité de comportements humains en sortie du système cognitif, l'homme, finalement, ne disposerait que de quelques dimensions permettant son adaptation à l’environnement ; il n'en invente pas de nouvelles. De plus, selon l’auteur, tous les individus ont les mêmes types de liens avec les objets qui les entourent ; ils exercent les mêmes processus pour décoder l’information (perceptions, représentations,…) ; ils disposent de modalités semblables pour prendre des décisions qui aboutiront à une action, un comportement, une conduite. Le modèle général instruit donc trois sous-systèmes qui composent une structure commune spécifique à l’espèce humaine, le tout sur un décours temporel :

  1. un sous-système d’informations,
  2. un sous-système de décisions,
  3. un sous-système d’actions.

Dans ce modèle, la diversité et la multiplicité des fonctionnements et des comportements humains s’expriment par la médiation de l’espace et du temps, de l’histoire personnelle et des expériences de chaque individu. Ce modèle a l’avantage de situer, de façon écologique, le déroulement d’une activité cognitive, de la prise d’information à l’action. De plus, il intègre la notion de satisfaction procurée par l’accomplissement de l’action, de même que des dimensions émotionnelles et affectives qui ne sont pas prises en compte dans les autres modèles. En revanche, le modèle de Martin n’intègre pas la dimension de contrôle de l’activité, pas plus qu’il n’aborde la notion de processus de traitement de l’information.

A la différence du modèle de Richard, bien que présentant certaines analogies, ce modèle est un modèle dynamique qui tente de simplifier la complexité de l’activité humaine tout en tenant compte de ses dimensions spatio-temporelles et contextuelles. Il nous semble plus écologique pour situer et tenter d’expliquer une activité spécifique, telle que la conduite d’un véhicule. Dans une perspective ergonomique, la notion de contrôle de l’activité nous semble correspondre aux première, seconde et troisième phases du processus temporel. Dans ce schéma, la phase interne et passive serait celle des processus automatisés, et la phase externe et active, directement observable, celle des processus contrôlés et de la résolution de problème.

Figure 4 : Schéma du modèle lexicographique et topographique du comportement humain d’après Martin (2005)