Modèle systémique de l’interaction conducteur-route-véhicule (Labiale, 1983)

Le dernier modèle que nous aborderons (Labiale, 1983) constitue une approche systémique de l’activité de conduite d’un véhicule. Ce modèle opérationnel, non hiérarchique, décrit les différents composants du système ainsi que les interactions qui en régissent le fonctionnement. Trois éléments majeurs composent ce modèle (Figure 7) :

Figure 7 : Schéma de l’interaction route-conduite-véhicule d’après Labiale (1983)

L’interaction dont il est question dans ce modèle concerne les trois sous-systèmes présentés, la réponse véhicule étant médiatisée par les indicateurs et aides à la conduite. Bien que l’élément central tienne compte de l’activité de conduite du conducteur, le modèle reste globalement statique. Il n’intègre pas la dimension dynamique de l’activité, pas plus qu’il n’en détaille les processus. Toutefois, ce modèle représente un catalogue assez complet des diverses dimensions de la conduite d’un véhicule. A ce titre, il paraît intéressant pour situer cette activité au cœur du système.

Cette présentation des modèles de l’activité humaine ne prétend pas à l’exhaustivité. Il existe bien évidemment de nombreux autres modèles pertinents du fonctionnement humain et notamment de l’activité de conduite. Néanmoins, les modèles abordés nous semblent suffisamment complets, tant d’un point de vue conceptuel, que d’un point de vue fonctionnel, pour nous permettre d’établir correctement le cadre de nos travaux. Leur complémentarité devrait nous permettre de situer précisément les dimensions cognitives et ergonomiques à prendre en compte dans une démarche d’analyse de l’activité des conducteurs en vue de la conception de systèmes d’assistance à la conduite. L’agrégation de certaines des dimensions de chacun de ces modèles devrait aboutir à la proposition d’un modèle opérationnel du comportement humain appliqué à la conduite d’un véhicule industriel.

Toutefois, avant de nous intéresser aux principes ergonomiques et méthodologiques qui nous guideront dans notre démarche de recherche, il nous semble indispensable d’apporter un éclairage théorique plus précis sur certains des processus qui ont été évoqués dans nos modèles de référence. Dans les sections qui vont suivre, nous nous intéresserons tout d’abord à l’organisation des connaissances et des représentations en mémoire ainsi qu’au processus de mémorisation qui sous-tend toute activité humaine. Nous abordons ensuite les processus de traitement de l’information majoritairement impliqués dans l’activité de conduite d’un véhicule, processus automatiques et contrôlés, en nous attardant sur les habiletés cognitives acquises par l’apprentissage et l’expérience.