La mémoire à long terme

La mémoire à long terme correspond au stockage des informations issues du processus de mémorisation (traitement approfondi et encodage des données). Elle comprend la trace mnésique des faits anciens tout autant que celle des faits récents. Sa capacité de stockage semble être quasi illimitée, de même que la durée de rétention de la trace mnésique. Toutefois, les souvenirs stockés en mémoire sont susceptibles :

D’un point de vue fonctionnel (externe), le processus de mémorisation est composé de trois phases distinctes, l’encodage, le stockage et le rappel (restitution) des informations. La durée de stockage et la facilité d’accès aux connaissances (le rappel) dépendent de leur encodage initial, de leur association avec d’autres souvenirs mémorisés ainsi que de leur fréquence d’activation et leur contexte d’utilisation.

L’encodage fait intervenir des processus complexes, aussi bien conscients qu’inconscients pour lesquels la signification donnée à l’information, l’indexation spatio-temporelle, l’étiquetage émotionnel et la motivation sont déterminants pour fabriquer un souvenir prêt à être évoqué. Du point de vue de la psychologie cognitive, la mémoire à long terme n’est pas une structure passive de stockage de l’information. Elle est caractérisée par un certain niveau d’activation qui détermine l’accès aux connaissances nécessaires pour l’action en cours. L’encodage vise à donner un poids et un sens à l’information et à l’organiser logiquement via un processus de catégorisation qui en facilitera la récupération. Le stockage de l’information qui suit la phase d’encodage passe par des phases de consolidation et d’effacement dans lesquelles la répétition joue un rôle important.

Du point de vue des activités humaines finalisées, l’apprentissage est le processus majeur qui permet un encodage efficace de l’information en mémoire à long terme.

D’un point de vue structuro-fonctionnel, la mémoire à long terme est couramment déclinée en modules spécifiques selon le type d’information que chaque module est censé contenir. Ainsi, on distingue couramment la mémoire déclarative ou explicite qui contient les connaissances déclaratives (épisodiques et sémantiques), et la mémoire procédurale qui contient les connaissances implicites (habiletés, conditionnements…). En termes de fonctionnement, ces modules sont en interaction constante.

En ce qui concerne les problématiques relevant de la conduite d’un véhicule et plus largement des usagers de la route, notre propos n’est pas de détailler ici les processus de mémorisation et notamment l’apprentissage de la conduite, pas plus que l’organisation de la mémoire à long terme. En revanche, du point de vue du fonctionnement cognitif, il nous semble intéressant de distinguer entre les différents types de connaissances et représentations naturellement impliquées dans tout comportement humain et a fortiori dans l’activité de conduite d’un véhicule. La nature de ces connaissances et leurs spécificités fonctionnelles devraient nous permettre d’établir un schéma méthodologique pertinent pour nos travaux.