Absence de coût ou de charge mentale

Pour effectuer une tâche, l’individu dispose,à un instant donné, d’une réserve limitée de ressources attentionnelles/cognitives (capacité mentale). La disponibilité de ces ressources est notamment fonction de la charge mentale engendrée par l’activité en cours. On peut ainsi considérer qu’une charge mentale élevée correspond à un engagement important des ressources cognitives. Or, toute activité engendre une charge mentale plus ou moins élevée selon les caractéristiques des tâches dont elle est composée. De nombreux travaux expérimentaux cités par Perruchet (1988a) ont montré que, pour les tâches fortement automatisées, la charge mentale était quasi inexistante et permettait, de ce fait, de laisser cette réserve disponible pour les autres opérations cognitives effectuées en parallèle. Cette première caractéristique des automatismes correspond donc à une absence d’interférence mutuelle entre un traitement automatisé et d’autres traitements automatiques ou attentionnels nécessaires à l’activité en cours, le premier traitement ne perturbe pas le déroulement des seconds et réciproquement. D’un point de vue méthodologique, cette absence de charge est mise en évidence dans les situations de double tâcheet justifiel’idée selon laquelle l’exécution d’actions automatisées permet de faire plusieurs tâches en même temps.

Cette caractéristique nous parait essentielle, d’un point de vue méthodologique, pour l’analyse d’une activité finalisée (Maincent, Martin, Van Box Som, 2005). Nous reviendrons donc plus longuement sur la notion de charge de travail et sur ses composantes, dont la charge mentale, dans le cours de ce mémoire.