Les autres critères d’automatisme

Une troisième propriété attribuée aux automatismes est celle d’inconscience, dans le sens de non conscient (sans qu’il soit apporté une quelconque connotation psychanalytique). Bien que plus contestée, nombre d’auteurs lui attribuent une importance égale aux deux précédents critères. Perruchet (1988) lui attribue une place particulière « opérationnalisée par l'incapacité des sujets à verbaliser, ou plus généralement à témoigner intentionnellement par une réponse symbolique de la nature d'un processus ou d'un événement ». D’un point de vue méthodologique, ce critère d’automaticité revêt une importance majeure pour la suite de nos travaux. En effet, nous avons vu précédemment que l’activité de conduite d’un véhicule était composée, pour une grande partie, d’actions déclenchées par des processus automatisés. Or, compte tenu de ce critère « d’inconscience » lié aux automatismes, et notamment de la difficulté d’accéder d’une manière explicite au contenu de ces automatismes, nos méthodes d’analyses de l’activité des conducteurs devront être variées et de nature multidimensionnelle.

Enfin, il convient d’ajouter à ces principales propriétés celle de rapidité d’exécution de l’automatisme qui lui confère son efficacité ainsi que celle d’irrépressibilité qui, liée au contrôle intentionnel, correspond à la difficulté à désengager un automatisme en cours d’exécution.