Une habileté est un savoir-faire qui met en œuvre un ensemble organisé de connaissances déclaratives et procédurales en vue de l’exécution d’une tâche, de la réalisation d’une action. Du fait de leur caractère finalisé, les habiletés cognitives diffèrent quelque peu des automatismes.
Ces différentes caractéristiques confèrent aux habiletés des propriétés proches de celles des automatismes :
Ces propriétés sont complétées :
En contrepartie, la mise en œuvre d’une habileté peut avoir des effets négatifs :
Toute activité humaine ne peut s’effectuer sans l’activation en mémoire des diverses représentations nécessaires à son exécution. Cette activation dépend de deux processus majeurs, les processus sous contrôle de l’attention dits « contrôlés » et les processus automatiques s’effectuant hors contrôle attentionnel.
Bien qu’ils aient des caractéristiques et des propriétés opposées, il est difficile d’établir une frontière claire entre ces deux processus. Parmi ces caractéristiques, la charge mentale revêt une importance particulière qui mérite notre intérêt.
Les processus automatiques sont décrits par Camus (1996) comme étant des modules cognitifs permettant d’activer des représentations perceptives, cognitives ou sensorimotrices. Dans bon nombre de situations stables, prévisibles et routinières, ces automatismes cognitifs permettent de libérer les ressources attentionnelles pour les consacrer à des opérations plus tactiques en organisant chaque module automatisé dans une habileté souple, capable de s’adapter aux modifications d’un environnement dynamique (Leplat, 1988). Dans certaines circonstances, ces automatismes peuvent être rendus opérationnels par un processus attentionnel, mais ils peuvent aussi être spontanément déclenchés lorsqu’ils apportent une solution compatible avec les exigences perçues de la situation en cours. Toutefois, face à un changement imprévu dans une situation routinière, le déroulement d’un automatisme est susceptible de contrarier l’activité cognitive impliquée, et ce, en dépit des orientations contrôlées de l’attention.
De plus, selon Camus (op. cité), la nature de la tâche(selon l’importance de ses composantes perceptives, cognitives et sensorimotrices),celle des stimulations sensorielles (visuelles ou auditives) ou des codes (verbaux ou spatiaux), le niveau d’expertise et donc d’automatisation des compétences et l’importance de la charge mentale, sont autant de facteurs qui interagissent avec des variables individuelles telles que le niveau de vigilance, la disponibilité des ressources attentionnelles, l’état physique et psychologique ou l’âge, de même qu’avec des variables contextuelles comme la durée de l’exercice ou le moment de la journée.
Enfin, la problématique du traitement de l’information qui sous-tend tout comportement humain ne peut être envisagée sans la prise en compte de l’objectif en vue duquel l’activité est déployée. A cet objectif seront associées des variables telles que l’intérêt, le plaisir et la motivation de l’individu pour l’activité.
Une activité sera dite d’autant plus efficiente qu’elle permettra d’atteindre à moindre coût le même niveau d’efficacité