Le véhicule et les systèmes embarqués

Le véhicule, objet principal de l’environnement, donne son sens à l’activité de conduite et envoie de nombreuses stimulations au conducteur, de nature visuelle, auditive, proprioceptive, tactile et occasionnellement olfactive.

• Les stimulations olfactives résultent généralement de l’état anormal d’un des organes du véhicule (surchauffe des freins, très exceptionnellement du moteur), des matériaux de revêtement et autres composants (cuir, colles) de la cabine, ou des objets désodorisants ou odorants (nourriture…) apportés par le conducteur.
• Les stimulations tactiles concernent essentiellement le toucher des matériaux de la cabine, organes de commande (volant, levier de vitesses…). et revêtement des sièges.
• Les stimulations proprioceptives sont transmises par l’intermédiaire des mouvements du véhicule, elles permettent de renseigner le conducteur sur diverses dimensions extérieures au véhicule (force du vent, profil de la route, état du revêtement…) ou sur certaines propriétés ou états de ce véhicule (puissance du moteur, vitesse instantanée, position et mouvements du chargement, ballant…).
• Les stimulations auditives peuvent être émises, soit par les organes du véhicule (bruit du moteur, bruits matériels divers), soit par l’intermédiaire d’interfaces spécialement étudiées pour alerter ou informer le conducteur. Enfin, les stimulations auditives peuvent provenir de systèmes embarqués comme la radio, le téléphone portable ou les systèmes de navigation. La stimulation auditive provenant de la conversation d’un passager est peu fréquente dans la mesure où le conducteur routier professionnel n’a pas le droit de transporter de passager sauf dans des situations exceptionnelles comme les situations expérimentales ou les actions de formation.
• Les stimulations visuelles issues du véhicule sont obligatoirement médiatisées par des interfaces situées en principe sur la planche de bord. Elles sont très nombreuses et leur présentation est variable. Elles peuvent se présenter sous la forme de signaux lumineux de couleurs diverses, d’icônes de natures variées, voire même de textes (ordinateur de bord). Elles informent le conducteur de l’état fonctionnel du véhicule, des systèmes en cours d’utilisation ou enclenchés, certaines sont des alarmes, d’autres des informations. Quand elles sont associées à des systèmes d’assistance à la conduite, elles peuvent être simplement informatives ou donner des consignes plus précises de conduite. Certaines alarmes visuelles peuvent être associées à une alarme sonore. Enfin, les stimulations visuelles peuvent aussi provenir de systèmes embarqués dont la navigation par satellite en est l’exemple le plus caractéristique.

D’un point de vue méthodologique, les divers affichages et alarmes résultants du fonctionnement du véhicule peuvent être enregistrés par l’intermédiaire du calculateur électronique du véhicule. Les événements dans la cabine peuvent être relevés par observation directe ou par enregistrements audio ou vidéo. Enfin les stimulations proprioceptives, tactiles et olfactives seront les plus difficiles à objectiver. Celles qui auront fait l’objet d’un traitement contrôlé, conscient, pourront éventuellement être verbalisées par les conducteurs, elles relèvent du domaine de l’analyse sensorielle ; quant à celles qui font l’objet de traitements automatisés et qui sont, probablement les plus nombreuses, nous pensons qu’elles relèvent de l’inventivité du chercheur.