Les interfaces haptiques

La perception haptique ou tactilo-kinesthésique (Revesz, 1950) peut être définie comme une perception tactile 50 active. Elle implique des mouvements d’’exploration actifs, à l’aide du système musculo-squelettique51, qui associent le toucher et la kinesthésie52.

Dans le domaine des assistances à la conduite, l’exemple caractéristique de l’interface haptique est celui de la pédale d’accélération à retour d’effort utilisée comme limiteur de vitesse. Ce type d’interface a été principalement étudié dans le cadre des projets LAVIA (Limitation Adaptative de Vitesse) et PROSPER (Project for Research On Speed adaptation Policies on European Roads).

Les limiteurs de vitesse basés sur un retour haptique permettent d’avertir le conducteur du dépassement d’une vitesse programmée soit par le durcissement de la pédale d’accélération, soit par son inhibition. Dans le cas du système LAVIA, lorsque la vitesse est dépassée, une déconnexion partielle de l’accélérateur inhibe l’action du pied droit sur l’accélérateur. Le conducteur peut désactiver le limiteur en appuyant fortement sur la pédale pour passer un point dur, c’est le dispositif « kick-down ».

Les limiteurs de vitesse adaptatifs ou systèmes ISA (Intelligent System Adapting) s’appuient sur des informations issues de l’environnement (signaux routiers et/ou balises) pour déterminer la vitesse maximale autorisée et sur des informations issues du véhicule pour connaître la vitesse instantanée du véhicule. L’interface « pédale » est généralement complétée par des informations visuelles et parfois sonores.

Les limiteurs ISA peuvent être déclinés selon trois modalités d’assistance (Page, 2004). Pour exemple le fonctionnement du système LAVIA associe les trois modalités :

D’après les premiers résultats53, le système LAVIA est facile d’utilisation et nécessite un délai d’adaptation relativement court. Son efficacité est reconnue et le principe de contrôle de la vitesse est bien accepté (Saad, 2006). En pratique, les avis des conducteurs sont plus mitigés quant à son acceptation, notamment pour le mode « non débrayable ». Selon Pianelli et Saad (2006), les modes actifs (avec la pédale), sont perçus comme les plus efficaces et auraient plus d’impact sur les comportements de conduite des conducteurs que le mode informatif. En revanche, les conducteurs affichent une préférence pour le mode informatif s’ils devaient l’utiliser au quotidien dans leur véhicule personnel.

Notes
50.

Qui relève du toucher

51.

Muscles, tendons, articulations

52.

Perception du corps dans l’espace.