Les observations sur le véhicule habituel du conducteur

De manière générale, quel que soit le protocole d’observation appliqué, l’environnement routier permet de confronter le conducteur à la richesse des situations naturelles. Que l’itinéraire adopté lui soit ou non familier, les classes de situation rencontrées ne lui sont généralement pas inconnues et leur diversité permet, dans une certaine mesure, l’observation de ses comportements de conduite habituels. C’est le cadre incontournable des analyses d’activité telles qu’elles sont définies par les ergonomes, pour lesquelles aucun protocole spécifique n’est appliqué et qui ne nécessitent pas d’instrumentation du véhicule (cf. projet VIVRE2, quatrième partie, p. 277). Ces analyses sont généralement effectuées sur le véhicule habituel du conducteur, dans le cadre de son activité quotidienne et sur des itinéraires qui lui sont familiers. Les analyses d’activité effectuées dans ces conditions sont généralement antérieures aux démarches expérimentales permettant de tester les systèmes. Outre la connaissance du contexte et des composantes de l’activité des conducteurs, elles permettent d’identifier les classes de situation qui nécessitent une assistance particulière de même que celles qu’il peut être utile de reproduire sur simulateur de conduite pour tester les systèmes développés. Elles sont généralement effectuées au début de la démarche de recherche. Les observations en environnement naturel peuvent aussi être effectuées en fin de démarche de recherche pour la validation d’un prototype qui est alors installé sur le véhicule habituel du/des conducteurs(s).

En revanche, les observations effectuées avec le véhicule habituel du conducteur permettent difficilement l’instrumentation du véhicule (hormis dans le cas de l’installation d’un prototype). De plus, l’utilisation du véhicule habituel détermine les variables résultant des caractéristiques du véhicule. Ainsi, si nous prenons la problématique de la consommation de carburant, il est bien évident que la puissance du moteur, la charge transportée, le type d’attelage, etc., sont des variables qu’il est indispensable de contrôler pour donner une certaine validité aux observations. C’est pourquoi les chercheurs ont bien souvent recours à un véhicule d’expérimentation, qui sera identique pour tous les sujets, et qu’il est possible d’instrumenter (cf. projet CEA, troisième partie, p. 171).