L’utilisation d’un véhicule d’expérimentation

L’utilisation d’un véhicule d’expérimentation en environnement naturel est un moyen relativement écologique qui permet l’application de protocoles expérimentaux grâce à l’instrumentation du véhicule. L’instrumentation est composée de divers appareillages permettant, a minima, l’acquisition des données issues du fonctionnement du véhicule (vitesse, consommation, appuis frein…). Ces enregistrements peuvent être complétés, d’une part, avec l’enregistrement vidéo de la scène routière, et, d’autre part, avec l’acquisition de données comportementales et physiologiques du conducteur (direction des regards, enregistrement des réactions du système nerveux autonome telles que fréquence cardiaque, résistance cutanée, (Collet et al., 2003). Ainsi, les résultats obtenus sur un véhicule instrumenté offrent une meilleure validité externe et seraient plus facilement généralisables aux situations de conduite naturelle (Nilsson, 1993).

Toutefois, l’utilisation d’un véhicule instrumenté en environnement naturel peut poser des problèmes, notamment en termes de sécurité routière. En effet, la gêne occasionnée par certains appareillages dédiés à l’acquisition de données comportementales ou physiologiques du conducteur pourrait provoquer, chez celui-ci, des réactions inappropriées, notamment face à des situations inattendues. De plus, l’environnement naturel pose des problèmes de contrôle des conditions de recueil des données, notamment en termes de trafic, de conditions météorologiques, de luminosité, d’état de la chaussée, d’interactions avec les autres usagers…, qui peuvent rendre les résultats difficilement exploitables.

Enfin, dans le cadre d’expérimentations liées à la problématique de l’assistance à la conduite, il peut être nécessaire de confronter le conducteur à des situations peu fréquentes et parfois critiques qu’il n’est pas possible de générer en environnement naturel sous peine de répercussions dommageables non seulement sur le conducteur, mais aussi sur les autres usagers de la route (Chapon, Gabaude, Fort, 2006). Dans ce cas, l’alternative à la simulation est l’expérimentation sur un circuit d’essai en environnement « protégé ».