Inconvénients des simulateurs de conduite

Les inconvénients liés aux simulateurs à base fixe relèvent essentiellement de l’absence de retours proprioceptifs qui induit une incohérence importante entre le ressenti « physique » et la perception visuelle du mouvement. Cette incohérence diminue le réalisme psychologique de la simulation et semble favoriser le « mal du simulateur », apparenté au mal des transports

En revanche, bien que les simulateurs dynamiques actuels soient très performants, notamment du point de vue de la réalité virtuelle (immersion du conducteur dans des scènes réalistes et possibilités d’interaction avec les éléments virtuels), ils restent néanmoins critiquables sur certains points. Les remarques portent essentiellement sur la restitution des accélérations, sur les limites liées à l’affichage des images virtuelles et sur l’incohérence entre l’éclairage de la scène routière et celui de l’environnement extérieur au véhicule.

Du point de vue de la dynamique du simulateur, la restitution des accélérations reste partielle. En effet, l’accélération simulée est toujours inférieure à l’accélération réelle, ce qui peut induire des différences perceptives entre la situation réelle (accélération perçue par les stimulations proprioceptives) et la situation simulée (accélération perçue par les stimulations visuelles et auditives). L’incohérence entre les messages issus de ces différents systèmes sensoriels peut conduire à l’apparition du « mal du simulateur ». Ce symptôme est favorisé par la complexité de l’environnement, la durée du protocole expérimental et la nature des tâches exigées. De plus, les systèmes de restitution des images virtuelles présentent encore des limites techniques notamment en termes de rafraichissement et de scintillement des images ainsi qu’en termes de graphismes au niveau des mobiles (autres véhicules et usagers vulnérables). Enfin, la différence entre la luminosité de la scène routière, notamment quand les scénarii sont censés se dérouler de jour67, et la luminosité de la salle dans lequel le simulateur est installé68, engendre une incohérence perceptive qui peut renforcer la sensation d’être dans un environnement artificiel.

Ces divers inconvénients défavorisent le réalisme psychologique du simulateur et posent la question de la validité écologique des résultats. Néanmoins, en pratique, le simulateur demeure un excellent outil de recherche, qui permet d’étudier le comportement humain, en situation critique, et dans des conditions parfaites de sécurité. Les variables peuvent être aisément contrôlées et les situations sont facilement reproductibles. Enfin, du point de vue des systèmes d’assistance à la conduite, le simulateur permet de tester, à moindre frais, différentes solutions, tant en termes de stratégies d’assistance que d’Interfaces Homme-Machine.

Notes
67.

Ce qui est le cas d’une grande majorité des conditions expérimentales

68.

Nécessité d’être dans le noir pour favoriser la visibilité de la scène projetée et l’immersion du conducteur