Le pétrole, une énergie incontournable ?

Le pétrole, rebaptisé « l’or noir » par le biais d’une métaphore qui l’assimile au précieux minerai jaune, joue, depuis longtemps, un rôle déterminant dans le développement économique et géopolitique de la planète.

Présent dès la formation de la terre, toutes les civilisations anciennes semblent connaître le pétrole (Babyloniens, Perses, Grecs, Romains, Incas, Aztèques…), et son histoire est le reflet del’histoire de l’humanité. D’abord utilisé comme cosmétique, par ses bitumes (calfatage, pseudo-mortier de constructions babyloniennes) ou dans le feu grégeois (Byzance), devenu, après la découverte de sa distillation, lumière puis source d’énergie, carburant pour les moteurs à combustion interne vers 1900, combustible domestique ou industriel, matière première pour l’industrie chimique, le pétrole est intimement lié à l’histoire économique des sociétés industrielles. Aujourd’hui encore, la recherche de la maîtrise de l’or noir est l’exemple type des causes des guerres économiques que se livrent certains pays de la planète. De fait, les progrès du début du vingtième siècle, et, en particulier, la naissance des moyens de transport modernes (transports routiers, aviation…), ont fait prendre conscience du caractère irremplaçable du pétrole : le monde ne peut plus se passer de l’or noir. Cependant, comme toute ressource d’origine fossile, le pétrole n’est pas inépuisable.

En 1990, la production mondiale de pétrole était de 70 millions de barils par jour74, en 15 ans, elle a augmenté de plus de 20% pour atteindre 85 millions de barils en 2005, et, selon une prévision de l’Union Européenne (étude WETO, 2003), les besoins énergétiques mondiaux devraient augmenter de 1,8% chaque année jusqu’en 2030. L’or noir constituant 30% de l’énergie primaire utilisée, sa production mondiale devrait atteindre 120 millions de barils quotidiens en 2030. Regroupés au sein de l’ASPO (Association for the Study of Peak Oil), certains géologues prédisent un déclin de son extraction entre 2006 et 2015. Pétroliers en tête, les plus optimistes repoussent l’échéance à 2025 ou 2030… Tous s’accordent cependant pour prédire une décroissance de la production pétrolière dans moins d’une génération, même si l’échéance précise reste, et restera jusqu’à la fin, un objet de débat (Jancovici et Grandjean, 2006).

Notes
74.

Compter 7 barils/m3