Le métier de « chauffeur routier »

La représentation qu’ont les conducteurs de leur métier s’appuie essentiellement sur la dimension de la conduite, associée à un fort sentiment de contrôle de la situation. De plus, le métier mobilise (engage, implique) pour une grande part des facteurs conatifs85 qui sont socialement considérés comme positifs : l’estime de soi, la motivation et l’indépendance. On peut supposer que, malgré la conscience d’une image négative auprès du public, les conducteurs possèdent néanmoins une forte identité professionnelle et un goût prononcé pour leur métier. Ainsi, l’exercice de ce métier semble impliquer une forte motivation, qui semble rendre difficile, voire impossible pour les conducteurs routiers, le retour vers des emplois plus classiques. Enfin, pour tous les acteurs du TRM (conducteurs, exploitants, formateurs), un « bon chauffeur » est d'abord quelqu'un de respectueux (des règles, des objets et des personnes) et de débrouillard.

En résumé, le métier de chauffeur routier, bien que mal considéré par le public (au grand regret de ses acteurs), nécessite une forte motivation et implique des responsabilités importantes mais aussi des risques et des contraintes ; il est facilement associé aux idées d'indépendance et de liberté.

Notes
85.

Par facteurs conatifs nous entendons les dimensions psychiques relevant de la personnalité, de l’affect, des émotions, de la motivation permettant de saisir le rapport affectif entre un sujet et les objets de l’environnement (Béchet et Combe-Pangaud, 2002)