Etude méthodologique initiale

La mise au point du protocole expérimental en environnement naturel a nécessité une étude initiale qui avait pour objectifs :

• D’une part, la définition et les tests préliminaires des méthodes et outils pertinents pour l’évaluation des dimensions subjectives de la conduite et l’observation ergonomique du conducteur : élaboration des questionnaires et des grilles d’observation, enregistrement audio et vidéo du conducteur, adaptation d’un test d’auto-évaluation de la charge de travail… ;
• D’autre part, la mise au point et les tests préliminaires d’une méthode permettant d’acquérir, en temps réel, et de post-traiter les paramètres du véhicule traduisant les comportements du conducteur : accélérations, freinages, passages des rapports, régime moteur, consommation… ;
• Enfin, le choix et les relevés topographiques et cartographiques des parcours expérimentaux, notamment en termes d’infrastructures (ronds-points, virages, feux tricolores…) de ruptures de profil et de signalisation.

Ces diverses actions ont nécessité plusieurs séries d’essais, notamment pour la mise au point du matériel d’acquisition des paramètres du véhicule. Associé à ce matériel d’acquisition, l’ingénieur responsable du projet a développé une application logicielle sous Matlab, le Driver Behaviour Analysis (DBA), qui permet le post-traitement et l’affichage de ces enregistrements de manière conviviale. Compte tenu de l’évolution des choix en matière de matériel d’acquisition, le DBA a dû être décliné en trois versions successives.

Pour compléter ces données, nous avions envisagé l’enregistrement vidéo des actions du conducteur ainsi que celui de l’environnement routier. Après plusieurs essais sur route, dans différentes conditions de visibilité et de réglages du matériel, les enregistrements se sont révélés ininterprétables, nous avons donc abandonné l’idée des enregistrements vidéo. Nous avons donc construit une grille d’observation de l’environnement routier, complétée par l’utilisation d’un logiciel dédié à l’analyse de l’activité et permettant à l’expérimentateur de relever les actions du conducteur.

Enfin, suite aux premiers contacts que nous avons eus avec les entreprises de transport susceptibles de nous déléguer des conducteurs pour les expérimentations, il s’est avéré que le parcours utilisé pour les formations à la conduite rationnelle était trop long. Ce trajet aurait nécessité une journée complète de roulage, et il paraissait difficile, pour les entreprises, d’immobiliser leurs conducteurs sur des laps de temps aussi importants. Il a donc fallu déterminer un nouveau parcours qui comporte toutes les classes de situation ainsi qu’un dénivelé suffisant pour obtenir des informations significatives en termes de consommation. Des roulages complémentaires ont été nécessaires pour redéfinir le parcours et refaire les divers relevés topographiques (distances, types d’infrastructure, ruptures de profil, signalisation, etc.).

L’ensemble des matériels et méthodes retenus sont présentés plus longuement dans la section consacrée au dispositif expérimental, pp. 159-180.