De l’intérêt d’une assistance à la conduite rationnelle

Les analyses quantitatives des données comportementales des conducteurs ont permis de dégager quelques points fondamentaux en faveur de la conception d'une assistance à la conduite rationnelle pour un véhicule industriel :

• L'importante variabilité inter-individuelle relevée lors des observations en matière de conduite rationnelle permet d'espérer des gains minimums en consommation de carburant de 4% (trajets autoroutiers) à 8% (infrastructures variées) en apportant une assistance "intelligente" au conducteur.
• L’adoption d’une conduite rationnelle avec une consommation peu élevée sans diminuer sensiblement la vitesse moyenne semble liée à une utilisation moindre des freins et de la boîte de vitesse.
• L'existence d'une dissociation consommation/vitesse prouve que les conducteurs peuvent gagner en consommation sans nécessairement perdre de temps.
• La mise en évidence d’une constance intra-individuelle en termes de consommation, quel que soit le type de parcours abordé, prouve que la conduite d’un camion est composée pour une grande part d’habiletés cognitives qui s’expriment de manière identique chez un individu donné, indépendamment du contexte.

Ces diverses observations montrent que la consommation d'un véhicule industriel est très largement dépendante du style de conduite du conducteur. De plus, la consommation d'un camion dont la vitesse maximale est techniquement limitée à 90 km/h n’est pas intimement dépendante de la vitesse. Enfin, il semble qu'une conduite rationnelle, avec une consommation optimisée sans perte de temps, permette aussi une optimisation en termes d’usure des composants.

Il semble donc tout à fait possible, pour un conducteur ou pour un système électronique, de réduire la consommation de carburant sans toutefois perdre de temps, par conséquent, sans nuire à la productivité du véhicule, et ce, quel que soit le trajet.