Des stratégies de conduite aux stratégies d’assistance

Les analyses qualitatives ont permis de dégager trois styles de conduite différents à partir des stratégies appliquées sur des classes de situation significatives : un style peu consommateur, un style moyennement consommateur et un style très consommateur. Ils s’expriment essentiellement par l’anticipation des événements, l’utilisation de l’énergie cinétique du véhicule, l’utilisation correcte du régime moteur et la vitesse de franchissement des différents types d’infrastructure, notamment les ronds-points et les virages.

Chaque style de conduite se traduit par un ensemble organisé d’actions sur les commandes du véhicule. Ces actions correspondent à des indicateurs identifiables et observables à partir du busCAN du véhicule : l’utilisation du régime moteur et de la boîte de vitesse, l’utilisation des freins, ainsi que les actions sur l’accélérateur.

Toutefois, pris isolément et sans référence à l’environnement, ces indicateurs sont peu significatifs. Les analyses quantitatives ont montré qu’il y a peu de relations directes entre la consommation et l’un ou l’autre de ces indicateurs.

Il semble donc peu réaliste de concevoir un système d’assistance à la conduite rationnelle sans le mettre en relation avec un système de localisation par satellite et une cartographie précise (pourcentage des pentes, angles des virages…),adaptée à la circulation des poids lourds (limites de vitesse correctes, interdictions PL, hauteur de ponts...). Cette cartographie, associée à une information sur les événements routiers aléatoires (bouchons, accidents, intempéries...), devraient permettre au système d’assistance de reconnaître le style de comportement du conducteur au volant en fonction de l’environnement, et ainsi de l’assister efficacement.

Enfin, si les principes de la conduite rationnelle concilient la consommation du carburant et l’optimisation du temps de déplacement, il semble déraisonnable de conseiller à un conducteur d’adopter une vitesse plus élevée que celle qu’il estime adaptée à la situation. Il est absolument nécessaire, pour ce type de système qui n’intervient pas sur des problèmes de sécurité active, de toujours laisser, au conducteur, la maîtrise de son véhicule.