De la difficulté d’expliquer les comportements des conducteurs

En ce qui concerne l’explication de la variabilité inter-individuelle des comportements de conduite des conducteurs, en termes cognitifs (connaissances, formation, style cognitif) ou ergonomiques (charge de travail), les tests et analyses appliqués n’ont montré aucun résultat significatif. Il semble que le style de conduite d’un conducteur de camion, en termes de conduite rationnelle, repose essentiellement sur des automatismes acquis, peu sensibles à l’interférence et ne générant que pas, ou peu de charge mentale.

De plus, dans la mesure où les analyses n’ont pas mis en évidence de liens entre la formation à la conduite rationnelle et les comportements de conduite, nous pensons que ces automatismes dépendent, presque exclusivement, de l’apprentissage initial ainsi que des expériences rencontrées par les conducteurs au cours de leur activité de conduite (bien qu’ils puissent être temporairement modifiés par une formation récente).

Toutefois, ces résultats sont à considérer avec prudence. En effet, la taille de l’échantillon, sa composition et l’orientation même de l’étude, n’ont pas permis l’application d’un plan d’expérience pertinent pour une réelle étude différentielle.

En revanche, les analyses des représentations qu’ont les conducteurs de la conduite rationnelle, ont été globalement positives. L’information qui nous semble la plus importante est celle qui a trait au plaisir de conduire. En effet, puisque les conducteurs estiment que la conduite « économique » ne supprime pas le plaisir de conduire, on peut supposer qu’ils suivront les conseils donnés par un système d’assistance leur permettant de consommer moins de carburant, sans perdre de temps.

De plus, les conducteurs reconnaissent l’intérêt des formations. On peut donc supposer qu’un système qui conseillerait efficacement les conducteurs pourrait être considéré comme un bon complément à la formation, voire même comme un vecteur pertinent pour une formation continue.