L’affichage visuel

Lors des premiers essais techniques effectués sur le simulateur, la pédale à retour d’effort avait été couplée à une interface visuelle de justification du comportement du calculateur. Bien que cette interface se soit révélée trop complexe et mobilisant trop de ressources attentionnelles, les quelques personnes ayant testé le système ont exprimé l’intérêt de coupler la pédale avec un retour d’information visuel. Il nous a donc semblé pertinent de comparer la pédale seule avec une IHM à double modalité, haptique et visuelle.

L’interface visuelle que nous avons utilisée (Image 26) est un modèle expérimental simplifié, conçu dans le cadre d’un précédent projet (Safe Tunnel, 2004) à l’aide d’une application logicielle de simulation (Simulink). Cette interface n’est pas destinée à être développée ou installée en l’état sur des véhicules de série, mais elle permet de simuler différents types d’affichage et de les adapter en fonction des scenarii d’expérimentation. L’affichage est présenté sur un écran qui a été fixé sur la planche de bord, devant l’afficheur classique et relié au calculateur du simulateur. L’écran peut être installé indifféremment sur le simulateur de conduite ou sur un véhicule de démonstration.

La zone d’affichage comporte deux compteurs, l’un dédié au régime moteur et le second à la vitesse. Entre les deux compteurs, une zone est réservée à l’affichage d’informations spécifiques. D’après Germain et al. (1990), la stratégie visuelle opératoire dominante des conducteurs est basée sur un cycle « route/compte-tours/compteur de vitesse. Partant de ce principe, nous avons supposé qu’une information, ou une consigne de vitesse, affichée directement sur le compteur de vitesse, serait rapidement perçue, sans provoquer de surcharge cognitive. Nous avons donc inséré une zone multifonction sur le compteur de vitesse (Image 26) :

• Cette zone est de couleur orange pour informer le conducteur de la vitesse limite autorisée sur le segment de route abordé
• Elle devient rouge et clignote lorsque la vitesse est dépassée.

Trois zones de vitesse ont été définies en fonction des limites imposées sur le parcours expérimental : 50, 70 et 90 km/h. L’affichage a été programmé sur la base de la réglementation française concernant les véhicules automobiles et non les véhicules lourds, ainsi il indique 90 km/h sur route, conformément à la signalisation routière (et non 80 km/h pour les camions). Ces deux affichages étaient actifs dans tous les types de situations de limitation de vitesse et ne pouvaient être désactivés par le conducteur.