Les facteurs de la charge de travail

Bien que l’activité de conduite d’un véhicule soit largement automatisée, notons que les facteurs qui déterminent la charge de travail lors de la conduite d’un camion en milieu urbain et sur simulateur sont d’ordre visuel et mental (Figure 69). Il est donc important de vérifier que l’implémentation de nouveaux systèmes d’aide à la conduite ne provoque pas une augmentation inconsidérée de ces deux facteurs de charge.

Les analyses statistiques des évaluations obtenues à l’aide du NASA TLX modifié pour chaque facteur de charge ont mis en évidence une différence significative sur une seule des six dimensions : la perturbation engendrée par les systèmes embarqués pendant la conduite. En effet les analyses montrent une augmentation significative de la perturbation pour les protocoles de roulage avec l’ensemble des systèmes, informatifs et actifs, par rapport au roulage sans système (t=-2,46 ; p=0,028)¹²⁵. En revanche, bien que statistiquement non significative, on peut observer une diminution du stress et une amélioration de la performance avec les systèmes informatifs seuls et avec tous les systèmes.

L’augmentation de la perturbation avec le système VIVRE2 pourrait se révéler problématique si elle s’accompagnait d’une augmentation du score global de charge de travail. Néanmoins, elle semble être compensée par des bénéfices pour le conducteur en termes de stress et de performance, et n’entraîne pas d’augmentation significative du score global de charge.

En conclusion, la charge de travail des conducteurs qui ont passé l’expérimentation sur le simulateur n’a pas été affectée de manière significative par le fonctionnement du système VIVRE2. Ces résultats sont néanmoins à prendre avec prudence, dans la mesure où les tests ont été passés sur simulateur de conduite et non en situation réelle. Nous recommandons de refaire ces mesures de charge de travail en situation réelle lors du développement du système VIVRE2 sur véhicule.