L’Eco-Driving System

Rappelons que l’interface proposée dans le cadre du projet CEA est composée d’une pédale d’accélération à retour d’effort, couplée à des retours visuels.

L’installation sur les véhicules industriels d’un système d’assistance qui puisse gérer efficacement la consommation de carburant et ce, quel que soit le conducteur, semble être une solution incontournable pour l’avenir en accord avec les principes du développement durable.

  • Pour être efficace, un système d’assistance à la conduite rationnelle doit être en relation avec un système de localisation par satellite et s’appuyer sur les données d’une cartographie précise (pourcentage des pentes, angles des virages…) adaptée à la circulation des poids lourds. Cette cartographie, associée à une information sur les événements routiers aléatoires (bouchons, accidents, intempéries…), pourrait aider efficacement les conducteurs ayant un comportement habituel moyennement ou très consommateur, en anticipant les événements et l’infrastructure routière nécessitant un arrêt complet (péages, stops…) ou un ralentissement important (ronds-points, virages).
  • Pour être accepté et utilisé correctement par les conducteurs, le système développé devra bénéficier d’une interface homme-machine cohérente, ne mobilisant pas ou peu les ressources attentionnelles du conducteur. Les consignes devront être simples et intuitives, en évitant les traitements cognitifs complexes au profit de traitements perceptifs simples. Les concepteurs doivent conserver à l’esprit qu’une assistance à la conduite rationnelle doit rester secondaire par rapport aux objectifs de sécurité attachés à la conduite de tout véhicule et a fortiori aux véhicules les plus lourds.

Ainsi, une utilisation judicieuse d’un système d’assistance à la conduite, complété par une interface « sensitive » telle qu’une pédale d’accélération à retour d’effort, pourrait permettre, non seulement de réduire la consommation de carburant, mais aussi d’avoir un impact positif en termes de sécurité par l’anticipation de situations potentiellement dangereuses ou délicates. Plutôt que développer différents systèmes d’assistance indépendants les uns des autres, il semble plus rationnel, quand c’est possible, de conjuguer différentes fonctions dans un seul support. On pourrait imaginer, par exemple, coupler un système d’assistance à la conduite rationnelle avec un système de prédiction du renversement…

Enfin, cette action de développement ne doit pas ignorer le bénéfice des formations à la conduite rationnelle. Même si celles-ci semblent avoir des effets limités dans le temps, il n’en reste pas moins qu’elles permettent aux conducteurs de diminuer sensiblement leur consommation quand ils font l’effort d’en appliquer les principes. De plus, ceux-ci en reconnaissent l’intérêt, et ne semblent pas considérer la conduite économique comme une contrainte diminuant le plaisir de conduire. Il est donc légitime de supposer qu’un système qui conseillerait efficacement les conducteurs pourrait être considéré comme un bon complément relayant la formation, voire comme un support pour une formation continue.