L’apparence corporelle si elle est d’abord entendue et perçue à travers l’image d’un corps est en fait la synthèse d’un nombre d’éléments plus grands, rassemblant les marqueurs du corps et les objets portés par ce corps. Nous avons vu précédemment l’ensemble des caractères physiques signifiants pour l’apparence, au travers des notions de marqueurs sociaux, culturels, sexuels et de genre. Nous allons voir désormais comment ces marqueurs, pris dans le jeu de l’apparence sont complétés par d’autres attributs, externes, parmi lesquels les accessoires, les vêtements, attributs qui viennent à leur tour signifier une partie de l’identité de l’individu. Par là même nous verrons que l’étude de la mode et du vêtement revêt un intérêt particulier pour l’étude du social :
‘« elle (la mode) résume tous ces modèles dans un modèle plus vaste, ou du moins dans un nombre réduit de modèles qui permettent, mieux que toute autre chose, d’identifier une époque au premier regard. (…) Cet état de fait, non seulement appelle de lui-même une approche sociologique, et s’il était besoin la justifierait, mais donne l’imaginaire du vêtement et de la mode comme une voie d’accès hautement privilégiée aux mouvements et tensions divers qui, souterrainement, agitent une époque donnée, détermine son ambiance et lui fournissent un style. La mode est peut-être frivole, mais alors, cette frivolité n’est pas sans vertu car elle figure – mieux, préfigure – l’état de la société. »123 ’F. Monneyron, Sociologie de la mode (Paris : Presses Universitaires de France - PUF, 2006) 77